Elles doivent se tourner vers des capitaux américains
Des entreprises de Québec à la conquête des États-unis
PHILADELPHIE | Malgré le bouillonnement en sciences et technologie dans la capitale, les entreprises sont obligées de se tourner vers les États-unis pour obtenir du financement.
C’est ce que constatent des compagnies de Québec qui sont en mission cette semaine avec Régis Labeaume à Philadelphie. Hier, le maire a entamé sa mission par des rencontres privées avec le maire de Philadelphie, Jim Kenney, et un match de football à l’invitation de ce dernier.
Les entreprises ont préparé leurs premières rencontres d’affaires. Parmi les obstacles auxquels elles font face, il y a la difficulté à dénicher des investisseurs chez eux.
« Au Québec, c’est difficile d’aller chercher des capitaux de risque en haute technologie. Les investisseurs aux États-unis recherchent des compagnies. Et la plupart des compagnies que je connais sont financées avec des capitaux américains. En technologie, c’est ici que ça se passe », explique Jean Le Bouthillier, président de Qohash, une firme spécialisée en sécurité des données.
« On a pas mal de retard à rattraper », renchérit Patrick Sauvageau, président-directeur général de Zilia, dont l’entreprise met au point un appareil qui promet de révolutionner la détection des maladies oculaires.
Serge Morin, président de Lanterne Digitale, une firme qui fait de l’image et de l’animation 3D, note pour sa part que la pénurie de main-d’oeuvre est un frein, surtout « dans un domaine qui n’est pas subventionné » et où la compétition pour la main-d’oeuvre est forte. Et le capital est souvent le nerf de la guerre pour devenir plus attirant.
« ATTIRER DES JEUNES »
« Pour attirer des jeunes à Québec, il faut mousser le fait que Québec est une destination en intelligence artificielle », croit Patrick Sauvageau.
Les entrepreneurs remarquent cependant que les Coveo et Leddartech de ce monde, qui ont réussi, commencent à paver la voie à un écosystème où les gros joueurs réinvestissent pour aider les entreprises en démarrage. « Ça prend des locomotives », confirme M. Le Bouthillier.
Philadelphie vit le même problème de pénurie de main-d’oeuvre que Québec, note Andrea Townrow, directrice du bureau du Québec pour le commerce à Philadelphie. Pour elle, la solution passe par des ententes pour favoriser les échanges entre les entreprises des deux villes, sur le plan de la recherche et de l’exportation.