La pensée magique de Québec solidaire
Comme une Cendrillon, QS roule dans un carrosse doré de promesses utopiques pour séduire son prince charmant électoral. Dans son monde imaginaire, ce parti s’invente des fruits qu’il prétend cueillir auprès des plus riches, comme si les dollars poussaient dans les arbres. À la manière d’un magicien, il saupoudre ses promesses électorales souvent irréalisables auprès d’une population qui se laisse entraîner dans ce rêve éveillé.
En effet, même si le programme de QS peut sembler séduisant au premier abord, sa réalisation est à haut risque. Si le projet de hausses substantielles des impôts des grosses compagnies et des particuliers les plus riches est populaire, si la nationalisation des banques frappe l’imagination, si la promesse d’un système d’éducation gratuit de la maternelle au doctorat peut retenir l’attention, tout cela relève d’un changement de paradigme dans l’organisation socio-économique de la société.
Que nous le voulions ou pas, le modèle néolibéral s’est imposé en Occident et toute dérogation comporte un prix à payer. Si la population québécoise est frileuse à l’idée d’une souveraineté politique dans le cadre d’une économie de marché, la proposition de QS devrait les effrayer au plus haut point, car derrière cette belle façade se cache un projet de société hasardeux.
Il est facile d’être idéaliste et utopique pour un parti qui est loin du pouvoir, cela lui confère une liberté quasi illimitée. Si l’arrivée de nouvelles idées est rafraîchissante, l’impossibilité de leurs réalisations ne contribue-t-elle pas à alimenter un cynisme ambiant ? À vouloir trop faire rêver la population votante, ne risque-t-on pas de désillusionner l’électorat qui aura un réveil pénible après l’heure du minuit fatidique ?