Washington suspendu au témoignage de l’accusatrice du juge Kavanaugh
WASHINGTON | (AFP) Républicains et démocrates ont chacun cherché hier à garder la main avant l’audition cruciale jeudi de la femme qui accuse d’agression sexuelle le juge Kavanaugh, candidat de Donald Trump à la Cour suprême.
Après des jours de négociations et de bras de fer entre les républicains de la commission judiciaire du Sénat et les avocats de Christine Blasey Ford, un accord a été scellé hier sur la date et l’heure de l’audition publique.
Bien qu’ayant initialement demandé à être entendue après son agresseur présumé, Mme Blasey Ford a finalement accepté d’être auditionnée la première, jeudi à 10 h.
Les témoignages de Christine Blasey Ford et de Brett Kavanaugh pourraient ainsi, in fine, peser sur le scrutin, mais aussi sur la désignation du magistrat à la Cour suprême, qui ferait basculer à droite la plus haute juridiction américaine.
ENQUÊTE DU FBI ?
La question du calendrier du vote pour la confirmation de la nomination du juge Kavanaugh fait l’objet de tractations tendues, avec les élections de mi-mandat dans le viseur.
Les républicains pourraient perdre leur majorité au Congrès et risqueraient alors d’avoir des difficultés à faire confirmer le candidat de M. Trump pour la Cour suprême. L’objectif est donc de voter avant le 6 novembre.
Les démocrates, eux, soutiennent le sou- hait de Mme Blasey Ford d’être entendue par le FBI, ce qui retarderait le processus de confirmation.
Dans une lettre adressée hier à Donald Trump, le chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, et celle des démocrates à la commission judiciaire, Dianne Feinstein, ont demandé au président d’ordonner au FBI l’ouverture d’une enquête sur l’agression présumée de Christine Blasey Ford.
Ils ont souhaité que les conclusions de cette enquête puissent être communiquées aux sénateurs avant les auditions.
Donald Trump s’est jusqu’ici opposé à l’intervention du FBI dans ce dossier.
Dimanche, les républicains membres de la commission judiciaire, qui la contrôlent, ont contre-attaqué en révélant avoir déjà mené leur propre enquête sur l’affaire.