La modération n’a pas meilleur goût
Une campagne des extrêmes c’est un jour se faire proposer de retourner des immigrants chez eux et l’autre se faire dire que son CELI pourrait être fermé ou que toutes entreprises québécoises devraient être nationalisées. C’est se retrouver bien loin du centre et bien malheureusement, bien loin de la gauche modérée.
La guérilla entre le centre de gauche et l’extrême gauche permet à la droite au Québec de prendre de plus en plus de place au fur et à mesure que l’individu devient roi, qu’il se débranche de ses chicanes de clochers.
RETOUR EN 2012
Ça m’a rappelé la position que j’occupais en 2012 comme leader étudiante. Issue du réseau universitaire, à la tête d’une organisation pragmatique, de gauche sans être de l’extrême, la position était difficile à tenir devant des gens qui se réclamaient de toutes les batailles sans vraiment penser aux conséquences.
Certes, certains moyens que nous avons pris faisaient l’envie de la gauche, pensons à la grève pendant 6 mois, mais les objectifs étaient plutôt centristes. Ce n’était pas la gratuité scolaire que nous voulions au bout de cette grève, mais bien l’abolition de la hausse de 75 %. Nous étions à gauche, mais pas totalement déconnectés, plutôt nuancés. En faveur de négociations.
CENTRE GAUCHE
Être pour une meilleure égalité fiscale tout en voulant aussi protéger mon épargne individuelle et faire la promotion des services publics et favoriser l’intégration des immigrants sont, à mon avis, des propositions de moins en moins relayées.
Ce n’est pas populaire d’être au centre. On privilégie les propositions-chocs, l’extrême, surtout sur les réseaux sociaux et dans les médias. Et être de centre gauche, c’est se faire critiquer de ne pas être assez à gauche par l’extrême gauche et se faire traiter de marxisme par la droite, bref, la modération n’a pas meilleur goût.