Le Journal de Quebec

Les parcs industriel­s veulent plus d’immigrants

Leur président insiste sur la pénurie de main-d’oeuvre

- TAÏEB MOALLA – Avec la collaborat­ion de Stéphanie Martin

La Corporatio­n des parcs industriel­s de Québec (CPIQ) réclame au prochain gouverneme­nt d’augmenter rapidement les seuils d’immigratio­n pour répondre à la pénurie de main-d’oeuvre.

« Je trouve paradoxal qu’on ait une problémati­que de main-d’oeuvre et qu’au lieu de dire qu’on augmente notre immigratio­n, on la garde gelée ou carrément qu’on la descende », s’est étonné Pierre Dolbec, président du conseil d’administra­tion de la CPIQ, hier, en point de presse.

Se défendant de faire de la politique en pleine campagne électorale, ce dernier a toutefois dit « ne pas acheter » l’argument de la Coalition avenir Québec (CAQ) de mieux intégrer les immigrants tout en baissant leur nombre annuel de 52 000 à 40 000.

« Si on diminue [le chiffre global], on va diminuer tout simplement le nombre d’immigrants potentiels qu’on va avoir à notre dispositio­n, a-t-il fait remarquer. C’est rien qu’une question de chiffres, d’addition et de soustracti­on. »

Selon M. Dolbec, le « problème criant » n’est ni la rétention des immigrants ni la maîtrise de la langue française.

« On a besoin de plus d’immigrants avec un meilleur ciblage et une meilleure intégratio­n, a-t-il insisté. Et, de grâce, simplifiez-nous la bureaucrat­ie. C’est ridicule. »

RÉACTION DE LABEAUME

En mission économique à Philadelph­ie, Régis Labeaume a donné son appui à la Corporatio­n.

« Tous les partis devraient l’écouter. Il n’y a pas un problème plus important actuelleme­nt dans la province. Les partis devraient aller rencontrer la Corporatio­n rapidement pour comprendre ce qui se passe sur le terrain », a suggéré le maire de Québec.

Selon lui, « les affaires vont bien, l’économie va bien. Les entreprise­s ont des contrats, mais il n’y a pas de main-d’oeuvre. On ne devrait parler que de main-d’oeuvre ».

Hier matin, M. Labeaume a répété que la solution ne se limite pas à hausser les seuils d’immigratio­n.

« Ça doit aller au-delà de ça. Il est où le plan global de main-d’oeuvre ? Il n’y a personne qui nous a proposé un plan, alors que ça devrait être le sujet central de la campagne ».

SERVICES DE GARDE

D’autre part, la CPIQ a réclamé d’autres mesures pour répondre à la pénurie de maind’oeuvre, dont celle de créer des services de garde dans les zones et parcs industriel­s.

« Une majorité de 26 parcs et zones industriel­s de la ville de Québec ne compte pas sur de tels services, à l’heure actuelle, ce qui nuit considérab­lement au recrutemen­t de mères et de pères de famille », a regretté M. Dolbec.

La Corporatio­n veut également « des investisse­ments majeurs » pour la formation continue. Elle souhaite que les parcs industriel­s soient mieux desservis par le transport en commun et elle exige des mesures tangibles pour améliorer l’accessibil­ité et l’efficacité des soins de santé.

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PHOTO STEVENS LEBLANC Pierre Dolbec s’est défendu de faire de la politique même s’il a critiqué la position de la CAQ en matière de seuils d’immigratio­n.

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