Les parcs industriels veulent plus d’immigrants
Leur président insiste sur la pénurie de main-d’oeuvre
La Corporation des parcs industriels de Québec (CPIQ) réclame au prochain gouvernement d’augmenter rapidement les seuils d’immigration pour répondre à la pénurie de main-d’oeuvre.
« Je trouve paradoxal qu’on ait une problématique de main-d’oeuvre et qu’au lieu de dire qu’on augmente notre immigration, on la garde gelée ou carrément qu’on la descende », s’est étonné Pierre Dolbec, président du conseil d’administration de la CPIQ, hier, en point de presse.
Se défendant de faire de la politique en pleine campagne électorale, ce dernier a toutefois dit « ne pas acheter » l’argument de la Coalition avenir Québec (CAQ) de mieux intégrer les immigrants tout en baissant leur nombre annuel de 52 000 à 40 000.
« Si on diminue [le chiffre global], on va diminuer tout simplement le nombre d’immigrants potentiels qu’on va avoir à notre disposition, a-t-il fait remarquer. C’est rien qu’une question de chiffres, d’addition et de soustraction. »
Selon M. Dolbec, le « problème criant » n’est ni la rétention des immigrants ni la maîtrise de la langue française.
« On a besoin de plus d’immigrants avec un meilleur ciblage et une meilleure intégration, a-t-il insisté. Et, de grâce, simplifiez-nous la bureaucratie. C’est ridicule. »
RÉACTION DE LABEAUME
En mission économique à Philadelphie, Régis Labeaume a donné son appui à la Corporation.
« Tous les partis devraient l’écouter. Il n’y a pas un problème plus important actuellement dans la province. Les partis devraient aller rencontrer la Corporation rapidement pour comprendre ce qui se passe sur le terrain », a suggéré le maire de Québec.
Selon lui, « les affaires vont bien, l’économie va bien. Les entreprises ont des contrats, mais il n’y a pas de main-d’oeuvre. On ne devrait parler que de main-d’oeuvre ».
Hier matin, M. Labeaume a répété que la solution ne se limite pas à hausser les seuils d’immigration.
« Ça doit aller au-delà de ça. Il est où le plan global de main-d’oeuvre ? Il n’y a personne qui nous a proposé un plan, alors que ça devrait être le sujet central de la campagne ».
SERVICES DE GARDE
D’autre part, la CPIQ a réclamé d’autres mesures pour répondre à la pénurie de maind’oeuvre, dont celle de créer des services de garde dans les zones et parcs industriels.
« Une majorité de 26 parcs et zones industriels de la ville de Québec ne compte pas sur de tels services, à l’heure actuelle, ce qui nuit considérablement au recrutement de mères et de pères de famille », a regretté M. Dolbec.
La Corporation veut également « des investissements majeurs » pour la formation continue. Elle souhaite que les parcs industriels soient mieux desservis par le transport en commun et elle exige des mesures tangibles pour améliorer l’accessibilité et l’efficacité des soins de santé.