Le Journal de Quebec

Le client expulsé du Folichon aurait « mangé une droite »

Un ancien portier est accusé de voies de fait graves contre un client du bar

- SOPHIE CÔTÉ

Le soir du 12 février 2014 au cabaret de danseuses Le Folichon, la présumée victime du portier Victor Robitaille-drouin aurait « mangé une droite » de ce dernier lors de son expulsion, avant d’être menottée puis retenue contre une voiture de patrouille.

Au deuxième jour du procès de l’ex-portier du bar érotique, le gérant et deux employées de l’établissem­ent du boulevard Hamel ont notamment témoigné hier.

Rappelons que Robitaille-drouin est accusé de voies de fait graves contre un client qu’il a expulsé du bar, un avocat en droit civil de Québec et père de famille de 39 ans, qui a subi un traumatism­e crânien et a été dans le coma un mois à la suite des événements.

Selon ce qu’a raconté le gérant Jonathan Levasseur, la présumée victime et son amie avocate qui l’accompagna­it étaient en état d’ébriété avancé quand Robitaille-drouin a dû procéder à l’expulsion de l’homme.

« Hostile », « agressif » et « désagréabl­e », il « s’obstinait pour un manteau » au vestiaire sans avoir son coupon, a-t-il dit.

ALTERCATIO­N

Dans le vestibule du cabaret, l’accusé aurait tenté de pousser à plusieurs reprises le trentenair­e vers la sortie, mais ce dernier ne coopérait pas, a raconté hier une serveuse.

Dans la séquence, un client du bar, Mohammed Darwish – qui a plaidé coupable à une accusation de voies de fait contre l’homme –, a frappé la présumée victime de Robitaille-drouin. Darwish aurait aussi asséné un coup à son amie avocate.

Tant le gérant que les deux employées interrogée­s hier ont affirmé ne pas avoir vu le coup qu’aurait porté Robitaille-drouin au client récalcitra­nt.

Mais selon ce qu’a indiqué au tribunal le procureur de la poursuite, Me Thomas Jacques, la preuve vidéo démontrera que la victime a bel et bien « mangé une droite » de l’accusé, reprenant les termes employés par le gérant en matinée.

AU SOL, PUIS MENOTTÉ

Le client expulsé s’est finalement retrouvé à l’extérieur au sol, « sonné » et « semiconsci­ent », selon le gérant. L’homme s’était uriné dessus, ont répété plusieurs témoins. Il avait « du sang dans la bouche », les yeux ouverts et respirait, a mentionné la serveuse.

À l’arrivée des policiers et ambulancie­rs, la présumée victime s’est fait passer les menottes, a soutenu le gérant.

« Il a été très longtemps menotté sur le capot [les poings dans le dos], plus que 15 minutes. [...] Plus qu’il criait, plus qu’ils le maîtrisaie­nt pour ne pas qu’il bouge », a-t-il rapporté, expliquant que l’homme émettait des « gémissemen­ts » au son grave lorsque les policiers l’ont pris en charge, avant son départ en ambulance.

Par ailleurs, l’avocat de l’accusé a mis en doute le travail de deux enquêteurs de la police de Québec qui ont récupéré au Folichon les images des caméras de surveillan­ce. Me Dominic Bouchard les a questionné­s de façon critique sur le fait qu’ils n’aient pas saisi les images de l’in- tervention policière auprès du client dans le stationnem­ent.

Au 3e jour du procès aujourd’hui, la preuve vidéo devrait être présentée par la poursuite. Le procès doit se poursuivre toute la semaine au palais de justice de Québec.

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PHOTO D’ARCHIVES, ANNIE T. ROUSSEL Victor Robitaille-drouin avait participé au Championna­t canadien des athlètes de force à Expo Québec en 2010.

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