Le Journal de Quebec

La CAQ vous tient pour acquis

- GAGNON

Depuis le début de la campagne électorale, Jonatan Julien, candidat de la CAQ dans Charlesbou­rg, brille par son silence.

En cinq semaines d’une campagne qui tire à sa fin, M. Julien a été très peu présent dans les médias, et ce n’est pas faute d’intérêt de leur part.

La candidatur­e de l’ex-vice-président du comité exécutif à la Ville de Québec a été saluée de toutes parts comme un bon plan B de la CAQ, qui venait de perdre Gertrude Bourdon au profit des libéraux. Il aurait été intéressan­t de l’entendre sur divers sujets.

J’ai pour ma part tenté à maintes reprises, en vain, d’obtenir une entrevue de fond avec M. Julien. J’ai aussi entendu ou lu des collègues qui se sont heurtés au même mur du silence.

Dans mon cas, je m’étais donné comme objectif de présenter un ou une candidate par parti, dans la région de Québec, pendant la campagne. Depuis la semaine dernière, vous avez donc eu l’occasion de lire mes papiers à pro- pos de Julie-maude Perron (PLQ dans Louis-hébert), Sol Zanetti (QS dans Jean-lesage) et Diane Lavallée (PQ dans Taschereau).

J’avais choisi ces candidats pour différente­s raisons, soit qu’on les connaissai­t peu, qu’ils avaient des personnali­tés qui ressortaie­nt, ou les deux.

EMPRESSÉS DE COLLABORER

Tous les partis se sont évidemment empressés de collaborer. Tous, à l’exception de la CAQ. J’ai fait la demande par courriel et en personne à l’attaché de presse des candidats régionaux, Sébastien Lépine, de même qu’à M. Julien en personne, que j’ai croisé en marge d’un débat organisé par la Chambre de commerce auquel il a assisté comme spectateur.

Ce dernier m’avait affirmé, après discussion, qu’il était partant et que je n’avais qu’à formuler à nouveau ma demande à M. Lépine. Ce que j’ai fait dès le lendemain.

M. Lépine ne s’est même pas donné la peine de me répondre. Même si je lui avais expliqué le concept, il n’a pas non plus cru bon de me proposer un autre candidat, si toutefois le parti s’objectait à ce que M. Julien participe.

TOUJOURS ACCESSIBLE

Ce silence radio étonne d’autant plus que, du temps où il était vice-président du comité exécutif de la Ville de Québec, M. Julien était joignable en tout temps, ou presque. S’il n’était pas disponible, il rappelait dans la journée, pour ne pas dire dans l’heure.

Est-ce à dire que M. Julien a peur de se mettre les pieds dans le plat ou le pied dans la bouche? À moins qu’il ne craigne d’être embarrassé face à ses contradict­ions, dans le dossier du troisième lien? Ou encore serait-ce que la CAQ tient les électeurs de la région de Québec pour acquis, alors que les sondages placent le parti en position de tête?

Des questions par rapport à cette absence ont été posées à M. Julien vendredi dernier, lors de la seule conférence de presse de la CAQ à laquelle il a participé depuis l’annonce de sa candidatur­e, le 22 août.

« Je ne me cache jamais, vous me connaissez assez bien pour savoir que je ne me cache pas », a répondu M. Julien au terme d’un long exposé où, sur un ton exalté, il a expliqué qu’il faisait plutôt sa campagne sur le terrain.

Pourtant, l’un n’empêche pas l’autre. Un candidat n’est pas dans l’obligation de répondre à toutes les demandes, cela va de soi. Mais les façons de faire du parti étonnent même des proches de la CAQ, pour qui le parti devrait être plus proactif.

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC Ce silence radio est étonnant d’autant plus qu’à la Ville de Québec, Jonatan Julien était joignable en tout temps. ??
PHOTO STEVENS LEBLANC Ce silence radio est étonnant d’autant plus qu’à la Ville de Québec, Jonatan Julien était joignable en tout temps.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada