« La seconde accusatrice n’a rien, elle a admis qu’elle était saoule »
Trump défend son candidat à la Cour suprême accusé d’agressions sexuelles
WASHINGTON | (AFP) Donald Trump a dénoncé hier le témoignage de la seconde accusatrice de son candidat à la Cour suprême, jugeant qu’elle n’avait « rien » pour prouver que Brett Kavanaugh s’était mal conduit dans sa jeunesse.
Le magistrat conservateur de 53 ans semblait en bonne voie d’être confirmé juge à la Cour suprême quand une ancienne connaissance du secondaire, Christine Blasey Ford, l’a accusé il y a une dizaine de jours d’une agression sexuelle remontant aux années 1980, qu’il nie vigoureusement.
Dans la foulée, une autre femme, Deborah Ramirez, 53 ans, est sortie de l’ombre. Elle assure que Brett Kavanaugh a, lors d’une soirée arrosée à l’université de Yale dans les années 1980, sorti son sexe devant elle, si près qu’elle avait dû le toucher pour le repousser.
Le magistrat a dénoncé une « campagne de salissage » et est allé lundi sur les plateaux de télévision pour clamer son innocence. Hier, le président Trump, qui lui assure un soutien inconditionnel, s’en est pris à Mme Ramirez.
« La seconde accusatrice n’a rien. Elle s’imagine qu’il a pu s’agir de lui ou peut-être pas », a-t-il commenté, en dressant la liste des points faibles de son témoignage : « Elle admet qu’elle était saoule, totalement confuse [...] elle admet des trous de mémoire. »
« INSULTE »
Rejeter la candidature du juge Kavanaugh « à cause de ça » serait « une terrible insulte à notre pays », a ajouté le milliardaire républicain, en marge de l’assemblée générale de L’ONU à New York. « On ne peut pas l’autoriser. »
Brett Kavanaugh, 53 ans, et l’universitaire Christine Blasey Ford, 51 ans, témoigneront tous les deux sous serment demain devant la commission judiciaire du Sénat.
Sans même attendre le résultat de l’audi- tion, les républicains ont montré hier leur détermination à aller de l’avant pour confirmer le juge Kavanaugh avant la reprise des audiences à la Cour suprême le 1er octobre. Ils ont annoncé que le vote en commission aurait lieu dès vendredi.
BATAILLE ?
Depuis l’éclosion du mouvement #Metoo il y a un an, les Américains sont attentifs à la manière dont sont traitées les femmes se disant victimes de violences sexuelles. Malmener Mme Blasey Ford pourrait coûter cher aux sénateurs en termes d’image, à quelques semaines d’élections législatives à risque.
Or, les élections parlementaires de novembre pourraient devenir une bataille entre les millions de femmes ayant dénoncé le harcèlement grâce au mouvement #Metoo et Donald Trump, qui soutient son candidat à la Cour suprême accusé d’agression sexuelle.