Le Journal de Quebec

Il attend depuis 2 ans... et c’est pas fini

Pas facile de voir un allergolog­ue

- PIERRE-PAUL BIRON

Le petit Jacob a beau souffrir d’une allergie aux arachides, il est incapable d’obtenir une consultati­on auprès d’un spécialist­e, une situation que dénonce sa mère, Nathalie Rahill.

Une mère de famille de Thetford Mines qui attend depuis septembre 2016 pour voir un allergolog­ue avec son fils qui souffre d’une allergie aux arachides déplore les délais dans la spécialité après qu’on lui a dit que l’attente pourrait s’étirer sur deux ans encore.

Nathalie Rahill n’en croyait pas ses oreilles lorsqu’elle a contacté le Centre hospitalie­r universita­ire de l’université Laval il y a deux semaines pour voir où en était rendue la liste d’attente en allergolog­ie.

Alors qu’elle a en main une prescripti­on datée de septembre 2016, voilà qu’on lui a appris que son garçon de 11 ans ne pourrait voir l’allergolog­ue avant septembre 2020 selon ses dires.

« On m’a dit qu’il y avait encore deux ans, même deux ans et demi d’attente. Et on m’a dit ça comme si c’était normal. Pourtant, ce n’est pas compliqué, c’est un test ciblé pour les arachides, on veut juste savoir ça. J’ai appelé au privé et on m’a dit qu’un petit 30 minutes et c’était réglé », explique la femme, frustrée d’autant d’attente pour un rendez-vous si simple.

UN MALENTENDU?

La direction du CHU de Québec souligne de son côté que les délais pour une nouvelle demande non prioritair­e tournent aux alentours de deux ans, s’expliquant mal pourquoi on aurait dit à la dame qu’elle patientera­it encore aussi longtemps.

« Est-ce qu’il y a eu un malentendu, c’est possible. C’est difficile d’établir un délai », explique Lindsey Jacques, porte-parole du CHU.

Le fils de Nathalie Rahill, Jacob, souffre d’allergie aux arachides depuis sa jeunesse.

Son médecin de famille croit toutefois que l’allergie pourrait s’être résorbée avec les années et a prescrit un nouveau test au jeune homme pour en avoir le coeur net.

Ce qui veut dire que depuis septembre 2016, la famille vit dans l’incertitud­e quant à l’état du garçon.

« Il y a une surveillan­ce accrue qu’on doit faire. C’est toujours un stress à l’école, quand il va chez des amis, on doit toujours être très attentif. Mais peut-être qu’on s’impose ce stress-là pour rien depuis deux ans maintenant », déplore Mme Rahill.

L’attente provoque aussi des dépenses pour la mère de famille qui n’a pas d’assurance privée. Depuis deux ans, elle paie pour des injecteurs Epipen même si elle ne sait pas si son fils est toujours allergique.

« Ça fait déjà deux ans qu’on paie peut-être dans le vide et on me dit que ça va durer deux autres années comme ça. Et en plus, il y a un gros problème de pénurie d’epipen, donc on prend peut-être pour rien un médicament dont quelqu’un aurait vraiment besoin. C’est ridicule », déplore la mère de famille.

AU PRIVÉ

À défaut d’avoir un rendez-vous bientôt au CHUL, Nathalie Rahill entend se rabattre sur le privé, ce qui entraînera aussi des frais.

« On va devoir encore payer de notre poche. On m’a dit que c’était 195 $ pour la consultati­on et 10 $ par test. Donc, ça va nous coûter 205 $ pour finalement passer rapidement », raconte la mère de famille, qui tenait à dénoncer cette « faille dans le système ».

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PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E Nathalie Rahill n’en croyait pas ses oreilles lorsqu’on lui a indiqué que son fils Jacob devait attendre encore deux ans avant de voir un allergolog­ue au CHUL, alors qu’il est déjà sur une liste d’attente depuis septembre 2016. « Il y a une faille dans le système », dit-elle.

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