Difficile de manger local
Le Parti québécois veut imposer un plancher d’achat de 50 % d’aliments locaux aux institutions publiques qui offrent des services alimentaires, comme les écoles et les hôpitaux.
« Ça va être une condition. Alors, si tu ne remplis pas cette condition-là, tu ne peux pas soumissionner, tout simplement », a soutenu le chef péquiste Jean-françois Lisée.
L’heure juste a voulu savoir si le gouvernement peut imposer cette contrainte aux fournisseurs des cafétérias du réseau public.
Sophie Perreault, présidente-directrice générale de l’association québécoise de la distribution des fruits et légumes, affirme que « le gouvernement ne peut pas exiger cette condition, parce qu’il est soumis à des règles de commerce internationales ».
Publiée en 2013 par le précédent gouvernement péquiste, la Stratégie de positionnement des aliments du Québec sur le marché institutionnel constatait que les institutions publiques ont peu de marge de manoeuvre pour favoriser l’approvisionnement des produits québécois sans contrevenir aux accords de commerce comme L’ALENA. De plus, selon le document, « la concentration des regroupements d’achats » a restreint le nombre d’entreprises capables de « satisfaire aux exigences » des appels d’offres, ce qui limite les plus petits joueurs québécois.
CONCURRENCE
Mme Perreault explique que les entreprises québécoises peuvent difficilement rivaliser avec leurs concurrents des États-unis sur le marché de l’approvisionnement des cafétérias. « Il y a le volume des approvisionnements garantis à l’année, contrairement au Québec, et parce qu’il y a de meilleurs prix, notamment à cause du coût de la main-d’oeuvre. »