Couillard épargne Ouellette
Grogne chez les libéraux envers celui qui aurait coulé de l’information à la CAQ
VICTORIAVILLE | Philippe Couillard ferme les yeux sur les courriels compromettants qu’aurait transmis Guy Ouellette à la CAQ d’ici à l’élection du 1er octobre. Dans les rangs libéraux, on s’attend toutefois à ce que le premier ministre mette son poing sur la table dès le lendemain du scrutin.
Philippe Couillard a refusé de dire hier si le député sortant de Chomedey avait bel et bien trahi le PLQ en alimentant ses adversaires politiques.
D’abord incapable de joindre l’élu Ouellette, le chef libéral a finalement pu lui parler en fin d’avant-midi.
« Ce qui est important, c’est la conclusion de notre conversation. La conclusion de notre conversation est que M. Ouellette est entièrement tourné vers le succès électoral dans Chomedey, Laval, et pour tout le Québec et pour moi, c’est ce qui compte », a-t-il martelé hier lors d’une mêlée de presse à Victoriaville.
M. Ouellette, lorsqu’il sera élu, sera membre du caucus libéral « par définition ». « M. Ouellette est notre candidat. Il fait campagne. pour notre élection », a insisté M. Couillard.
Le PLQ est embarrassé par les révélations de notre Bureau d’enquête qui démontre que deux adresses courriel associées à Guy Ouellette ont servi à transmettre de l’information aux troupes de François Legault.
« C’EST TERRIBLE ! »
Plusieurs de ses collègues libéraux sont heurtés par son geste.
« C’est terrible ! », confie un élu du PLQ, qui est toutefois conscient de la position délicate dans laquelle se trouve actuellement Philippe Couillard.
À quatre jours de l’élection, le PM peut difficilement « tasser » le député de Chomedey, un château fort libéral dont il aura bien besoin si la course est aussi serrée que le laissent présager les derniers sondages, convient-on.
On ne veut pas reproduire le psychodrame de Marquette, où les électeurs n’ont pas encore digéré le largage du vétéran libéral François Ouimet, ajoute-t-on.
SANCTION
Mais au lendemain du scrutin, plusieurs libéraux qui ont accepté de parler à notre Bureau parlementaire de manière confidentielle s’attendent à ce que le chef libéral confronte le député de Chomedey et le sanctionne « par une expulsion » si les faits sont avérés. « On prendra les décisions qui s’imposent le 2 octobre », insiste-t-on.
Pour certains, ces nouvelles informations démontrent que Guy Ouellette n’aurait peut-être jamais dû être réintégré au caucus libéral après avoir été arrêté par L’UPAC l’an dernier. Un élu rappelle que Philippe Couillard avait également entrepris un « ménage » au sein de ses troupes plus tôt cette année et que Guy Ouellette était sur la liste.
« Le leadership du chef à l’intérieur du caucus [étant] déjà assez affaibli », les « freins » avaient toutefois été appliqués en mai.
-Avec Antoine Robitaille