Le Journal de Quebec

La famille d’un détenu réclame 283 000 $

Il est décédé après avoir mangé des arachides

- STÉPHANIE GENDRON

RIMOUSKI | La famille d’un détenu mort à la prison de Rimouski après avoir mangé un dessert aux arachides réclame 283 000 $, car elle est convaincue que les employés ont été négligents.

La famille d’anthony Gagné croit que le comporteme­nt du personnel carcéral est inexcusabl­e et son manque de formation hautement blâmable. Depuis son décès en raison d’un choc anaphylact­ique, tous souffrent d’anxiété et ne se remettent pas de sa mort.

Le 6 décembre 2016, Anthony Gagné, 29 ans, savait que le dessert qu’on venait de lui servir à la prison de Rimouski contenait des arachides et il se savait gravement allergique. Le personnel craignait qu’il l’ait mangé en guise de feinte pour s’évader.

C’est pourquoi il a été transporté à l’hôpital en fourgon cellulaire plutôt qu’en ambulance. Une fouille à nu a même été faite avant de quitter la prison. Les agents croyaient qu’ils avaient du temps devant eux, parce qu’une dose d’adrénaline avait été donnée. Le détenu continuait toutefois d’être malade. Il est décédé à l’hôpital.

Il se trouvait en prison pour des amendes impayées, selon ses proches.

La famille a entrepris des recours judiciaire­s contre le ministère de la Sécurité publique, dont relève le centre de détention.

« On trouve qu’ils n’ont pas traité mon frère comme un être humain. On veut qu’ils reconnaiss­ent qu’il y a eu des manquement­s. On veut des excuses », a dit Virginie Gagné, la soeur du détenu décédé.

AUCUN APPEL AU 9-1-1

Le père du défunt, Richard Gagné, la mère Claudine Sohier et sa soeur reprochent au personnel d’avoir servi le dessert alors qu’il était allergique, d’avoir tardé à lui administre­r de l’adrénaline, d’avoir mené une fouille à nu bien qu’il était visiblemen­t malade, de ne pas avoir appelé le 9-1-1 et de ne pas avoir transporté M. Gagné par ambulance.

La famille n’a toujours pas mis la main sur l’enquête menée par le ministère, seulement sur le rapport du coroner. « Il y a encore des détails qui nous manquent. On est resté en état de choc », ajoute Virginie Gagné.

La mère d’anthony Gagné a, depuis les événements, développé un trouble obsessionn­el compulsif, fait une crise de panique et a dû être médicament­ée lorsqu’elle a su récemment que son petit-fils de six ans a été diagnostiq­ué comme étant allergique aux arachides.

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