Le Journal de Quebec

En mémoire du Refus global

Riopelle et Ferron réunis à la Galerie Michel Guimont

- SANDRA GODIN

On a l’habitude de voir les oeuvres de Riopelle, Leduc et Barbeau dans les institutio­ns muséales. Mais pour souligner les 70 ans du Refus global, le galeriste Michel Guimont a monté une exposition d’envergure qui regroupe les plus grands noms du mouvement automatist­e… et signataire­s du célèbre recueil.

Une trentaine d’oeuvres de Marcel Barbeau, Pierre Gauvreau, Marcelle Ferron, Fernand Leduc, Jean-paul Mousseau, Jean-paul Riopelle et Françoise Sullivan se côtoient jusqu’au 23 octobre sur les murs de la Galerie Michel Guimont.

Avec l’aide des succession­s des familles (outre pour les oeuvres de Françoise Sullivan, la seule artiste encore vivante) et de collection­neur privés, le galeriste a pu mettre sur pied cette exposition historique, intitulée Les Automatist­es en trois temps.

Elle couvre trois périodes distinctes de leur carrière, entre 1946 et 1954, 1955 et 1980, et de 1980 à 2015. On y trouve des oeuvres récentes de Françoise Sullivan ainsi que des oeuvres de la dernière période de la carrière de l’auteur et réalisateu­r Pierre Gauvreau, entre autres.

C’est le caractère innovateur de ces précurseur­s de l’art abstrait que le passionné d’art a voulu mettre de l’avant. Le Refus global, manifeste écrit par Paul-émile Borduas et publié en 1948, a permis des changement­s majeurs dans l’histoire de l’art au Québec.

« Avant que Borduas et son groupe se mettent à faire de l’abstractio­n, ça n’existait à peu près pas », rappelle Michel Guimont.

« Le Refus global, c’est un document très important au niveau de l’art, mais aussi de la société. C’est un document qui conteste le rôle et le pouvoir des politicien­s et du clergé », ajoute-t-il.

DEUX FACES

Le galeriste se fait un plaisir de montrer une chose bien fascinante aux visiteurs. Certaines toiles sont peintes des deux faces. À l’époque, les peintres utilisaien­t tous les espaces de la toile pour créer. C’est le cas de l’oeuvre Drôlatique (1956), de Fernand Leduc. Derrière se cache une autre oeuvre qui date de 1947, neuf ans plus tôt.

« Ça permet de voir l’évolution de sa démarche artistique », explique M. Guimont.

 ?? PHOTOS STEVENS LEBLANC ?? 31. Des toiles signées Fernand Leduc. 2. Une toile de Pierre Gauvreau, de 2005, qui témoigne de son audace dans les dernières années de sa carrière. 3. L’oeuvre À l’infini (2004), signée Marcel Barbeau.
PHOTOS STEVENS LEBLANC 31. Des toiles signées Fernand Leduc. 2. Une toile de Pierre Gauvreau, de 2005, qui témoigne de son audace dans les dernières années de sa carrière. 3. L’oeuvre À l’infini (2004), signée Marcel Barbeau.
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