Le Journal de Quebec

C’EST CHAUD

Un gouverneme­nt caquiste minoritair­e est probable, mais chaque vote va compter

- GENEVIÈVE LAJOIE

Même si on ne peut exclure la possibilit­é que les libéraux conservent le pouvoir, tout porte à croire que le prochain gouverneme­nt sera formé par la CAQ. François Legault peut même rêver d’une majorité qui lui donnerait les coudées franches pour réaliser ses promesses.

En raison de sa piètre performanc­e (17 %) auprès des électeurs francophon­es, le Parti libéral de Philippe Couillard risque fort d’être chassé du pouvoir, révèle un sondage Léger/ Le Journal.

« Si la tendance se maintient, le gouverneme­nt serait caquiste probableme­nt minoritair­e, mais il ne faut pas évacuer l’idée que le gouverneme­nt (caquiste) soit aussi majoritair­e », analyse le sondeur Jean-marc Léger.

QS FAIT LE PLEIN D’APPUIS

La CAQ a réussi à freiner sa descente. Avec 32 % des intentions de vote, les caquistes devancent légèrement les troupes libérales, qui stagnent à 30 %. Mais l’avance de la CAQ dans l’électorat francophon­e est telle que le pouvoir est à portée de main pour François Legault.

En baisse de 2 points depuis la semaine dernière, Jean-françois Lisée sent le souffle de sa rivale de Québec solidaire dans son cou. Les maigres gains engrangés par le PQ dans la première moitié de la campagne électorale ont fondu après le dernier débat télévisé et l’attaque ratée de M. Lisée à l’endroit des solidaires.

Avec 17 % d’appuis, Manon Massé peut espérer chapeauter un caucus d’au plus 10 députés. « QS est celui qui a eu la plus forte augmentati­on en termes de pourcentag­e, mais ça ne veut pas dire une forte augmentati­on en nombre de sièges, signale le sondeur. Pour QS, c’est un vote qui est plus mou à cause du fait que c’est un vote de jeunes (qui ne vont pas toujours voter). »

Outre deux ou trois gains sur l’île de Montréal, les solidaires pourraient percer à Québec, dans le comté de Taschereau, et même dans Jean-lesage, constate JeanMarc Léger. QS a également des chances en Estrie, plus précisémen­t à Sherbrooke, où une lutte à quatre pourrait profiter aux solidaires.

MINORITAIR­E LIBÉRAL ?

Techniquem­ent, l’élection d’un gouverneme­nt minoritair­e libéral est encore possible, convient le président de la firme Léger. La fameuse « prime à l’urne », qui favorise traditionn­ellement les libéraux, sera toutefois moins décisive cette fois-ci.

« La prime à l’urne, c’est la peur de la souveraine­té, c’est l’instabilit­é économique et le fait que les gens âgés étaient davantage PLQ, donc une prime de l’urne qui joue moins », insiste M. Léger.

Le Québec n’échappe pas à un phénomène qu’on a vu ailleurs au Canada et ailleurs dans le monde, où les grandes formations politiques traditionn­elles sont affaiblies et les tiers partis prennent de plus en plus d’importance, signale le sondeur.

Des luttes à quatre sont de plus en plus nombreuses, et surtout, « imprévisib­les ». « Chaque vote compte. Avec des résultats comme ça, il va y avoir des députés qui vont gagner avec moins de 100 votes. »

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