Ouellette reprend ses biens
Le député contestait les mandats de perquisition de L’UPAC contre lui
L’unité permanente anticorruption (UPAC) devra rendre à Guy Ouellette les biens saisis chez lui et dans sa voiture au moment de son arrestation il y a près d’un an, a annoncé le Directeur des poursuites criminelles et pénales.
En juillet, M. Ouellette avait déposé une √ Québec requête pour faire invalider les mandats de perquisition utilisés par les policiers, dans le cadre d’une enquête sur des fuites de renseignements policiers dans les médias.
Hier, le DPCP a annoncé sa décision « de ne pas faire valoir de motifs à l’encontre de la demande d’annulation des mandats de perquisition présentée par M. Ouellette ».
Selon le DPCP, « les biens saisis seront remis à M. Ouellette par L’UPAC ». Un téléphone et un ordinateur avaient notamment été pris.
MANDATS
Sur sa page Facebook, hier, M. Ouellette a qualifié cette décision de « grande vic- toire pour la démocratie parlementaire ».
L’UPAC a pris acte de la décision du DPCP de concéder « à la requête en cassation des mandats de perquisition exécutés à la résidence et dans le véhicule de Guy Ouellette en octobre 2017 ».
VENGEANCE ?
Dans son billet sur Facebook, M. Ouellette a laissé entendre qu’un lien pourrait exister entre cette décision et des informations publiées cette semaine par notre Bureau d’enquête concernant son implication dans des fuites de renseignements compromettants pour son propre parti.
« Est-ce que cette décision explique les attaques dont j’ai fait l’objet cette semaine, dont les motivations demeurent encore obscures ? Je n’en sais rien. »
Selon des informations que nous avons obtenues, deux adresses courriel associées à M. Ouellette ont servi à transmettre des informations à la Coalition avenir Québec, en novembre 2016.
Ces révélations ont plongé les libéraux dans l’embarras cette semaine.
Dans son communiqué, le DPCP a assu- ré que sa décision « n’a aucun lien direct ou indirect avec les allégations portant sur monsieur Ouellette qui ont circulé dans les médias cette semaine ».
RÉACTIONS
Le chef caquiste, François Legault, a indiqué qu’il ne voit pas de lien entre cette décision du DPCP et les reportages.
« Je ne suis pas au courant de ce que fait L’UPAC, puis on n’a pas parlé à L’UPAC. Il faudrait poser les questions à L’UPAC », a dit M. Legault.
Le chef libéral, Philippe Couillard, est resté prudent sur les rapprochements faits par son député.
« J’ai trop de respect pour les institutions pour mettre ça en doute. C’est une institution totalement indépendante. »
La vice-chef du Parti québécois, Véronique Hivon, a réclamé des explications de L’UPAC. « L’UPAC doit faire preuve de la plus grande transparence, c’est ce qu’on lui demande aujourd’hui », a-t-elle ajouté. – Avec la collaboration de
Marc-andré Gagnon, Patrick Bellerose et Charles Lecavalier