Le Journal de Quebec

Mon vote

- JOSEPH FACAL joseph.facal@quebecorme­dia.com

Pour qui devriez-vous voter ?

Vous voterez pour qui vous voudrez.

Pierre Péladeau trouvait condescend­ant que tout un journal, qui n’est pas un parti politique, dise aux gens, comme un curé du haut de sa chaire, comment ils devraient se comporter.

Un chroniqueu­r, lui, parle en son nom personnel. Il est même payé pour se mouiller, pas pour seulement analyser.

À plus forte raison, me semble-t-il, si ce chroniqueu­r a jadis été député et ministre. Quoi, le gars s’est jadis engagé et, aujourd’hui, il jouerait les Ponce Pilate ?

Je me mouille donc.

Entretenon­s cette toute petite flamme d’un espoir qui refuse de mourir.

POUR QUI ?

En tout respect, j’ai beaucoup, beaucoup, beaucoup de difficulté à comprendre comment un francophon­e pourrait voter pour le PLQ en 2018.

Je comprendra­is un vote pour le PLQ si un fédéralist­e veut faire échec à la possibilit­é d’un référendum sur la souveraine­té, car être fédéralist­e n’est pas une option honteuse.

Cette possibilit­é n’existe pas cette année.

Une victoire libérale majoritair­e nous mènerait à près de 19 années quasi consécutiv­es de pouvoir par un parti largement coupé de la majorité historique du Québec et maintenu à flot par les minorités ethniques. C’est malsain, tout simplement. Si Ottawa avait voulu concocter un plan machiavéli­que pour aider le PLQ, il n’aurait pu trouver mieux que de voir apparaître Québec solidaire, cadeau du ciel pour les fédéralist­es.

Si vous n’avez pas compris cela, vous partez de très loin.

Plusieurs nationalis­tes voteront pour la CAQ parce que seule la CAQ peut nous débarrasse­r du PLQ.

Ce pragmatism­e n’est pas déshonoran­t.

Plusieurs parmi eux sont des souveraini­stes qui pensent que la souveraine­té ne verra jamais le jour.

Je ne peux leur opposer que la toute petite flamme d’un espoir qui refuse de mourir.

Il reste le PQ. On peut lui faire des tas de reproches justifiés.

Il aurait dû dénoncer QS dès que ses négociateu­rs ont renié leur signature, pas à deux semaines du vote. Personne n’a plus contribué à légitimer QS que le PQ.

Il a laissé la CAQ grandir parce qu’il ne fallait pas se salir les mains en fréquentan­t ces galeux de droite.

AVENIR

La CAQ a pour slogan : « Maintenant. » Et si le souci de l’immédiat compromett­ait irrémédiab­lement l’avenir ?

Au début, la CAQ laissait ouverte la question nationale. Elle est aujourd’hui aussi fédéralist­e que le PLQ.

Or, la démographi­e fera que le Québec perdra inexorable­ment de l’influence au Canada.

Certes, les Québécois ont rejeté deux fois l’indépendan­ce. Mais l’indépendan­ce doit demeurer une sortie de secours possible si jamais, un jour, nous parvenions à la conclusion qu’il vaut mieux ne pas devenir des Acadiens.

Voulons-nous enterrer cette possibilit­é ? Voulons-nous jeter cette clé à la mer ?

Un sursaut du PQ pourrait-il aider le PLQ ? Entre deux risques, je choisis le moindre.

Je voterai PQ.

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