Le Journal de Quebec

Des électeurs pas de « bonne humeur »

Jean Charest attribue la popularité de la CAQ et de QS à un vote de protestati­on

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AGENCE QMI | Jean Charest estime que les électeurs du Québec ne sont pas de bonne humeur et il assimile la domination actuelle de la Coalition avenir Québec (CAQ) et l’émergence de Québec solidaire à un vote de protestati­on.

L’ex-premier ministre libéral est revenu hier sur la campagne actuelle lors d’une entrevue au FM93, à Québec.

« Ça n’a pas été une campagne qui a été beaucoup sur les contenus, a-t-il confié. C’est frappant pour les gens de ma génération. Il n’y a pas eu […] un fil conducteur pendant la campagne. […] Ça a fait une campagne très différente de ce que j’ai connu avant. »

Jean Charest croit d’ailleurs que la situation au Québec, où l’on observe un « électorat sceptique », est le reflet d’une époque marquée par un regain de populisme qui a permis notamment le Brexit en Europe ou l’arrivée de Donald Trump à la Maison-blanche.

« On pensait que Trump c’était un phénomène isolé. Ce n’est pas un phénomène isolé. […] C’est un électorat qui n’est pas de bonne humeur, ici comme ailleurs. Les gens sont sceptiques », a-t-il précisé.

LES MÉDIAS

Celui qui a dirigé l e Parti libéral du Québec (PLQ) de 1998 à 2012 impute cette ambiance générale aux nouvelles plateforme­s de communicat­ion et à la « façon dont les médias traitent la politique. Les médias sont très durs […] On est beaucoup en surface, on n’est pas dans le contenu », croit-il.

Pour autant, M. Charest note qu’il y a de bonnes choses dans certains programmes, comme celui du PLQ, et constate que les partis politiques ont tous choisi de privilégie­r les enjeux de proximité.

L’ancien premier ministre du Québec, qui dit n’avoir « aucun appétit pour revenir en politique », a aussi parlé de la campagne de Québec solidaire (QS). Il a fait un parallèle avec la campagne électorale fédérale menée par le Nouveau Parti démocratiq­ue (NPD) de Jack Layton au Québec en 2011. « On n’a jamais regardé le programme », a-t-il noté.

« C’est un vrai vote de protestati­on. [Les électeurs] ne regardent pas le contenu, ils regardent : “Quel est l’instrument avec lequel je peux m’exprimer”, qui envoie le message le plus fort que je ne suis pas content. »

Jean Charest a toutefois dénoncé le programme idéologiqu­e de QS.

« Quand un chef évoque les morts, René Lévesque […], c’est un signal qu’on n’est pas mal dans les nuages », a-t-il ajouté.

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PHOTO D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER Jean Charest lors d’une table ronde du Conseil des relations internatio­nales de Montréal en mars dernier.

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