La Chine dément vouloir détrôner les États-unis
AFP | La Chine a vivement rejeté hier à L’ONU le « chantage » sur le commerce et pris le contre-pied des États-unis de Donald Trump sur la plupart des grands dossiers, tout en niant vouloir les détrôner sur la scène mondiale.
« La Chine n’acceptera pas le chantage et ne fera pas l’objet de pressions », a mis en garde son ministre des Affaires étrangères Wang Yi à la tribune de l’assemblée générale, sans nommer directement son adversaire. En pleine guerre commerciale avec Washington, à coups de taxes douanières, le chef de la diplomatie chinoise a livré ce qui ressemblait à une leçon de libre-échange destinée, de manière à peine voilée, aux Américains.
« Le protectionnisme ne fera que porter préjudice à tous », a-t-il martelé. Il a aussi posé Pékin en « champion du multilatéralisme » au moment où l’administration Trump est critiquée pour son approche unilatéraliste des affaires du monde.
APPUI RUSSE
Lors de son allocution devant l’assemblée générale, son homologue russe Sergueï Lavrov s’est aussi fait le chantre du multilatéralisme, accusant les Occidentaux, et singulièrement les États-unis, de recourir au « chantage politique, à la pression économique et à la force brutale » pour empêcher l’émergence de puissances mondiales rivales.
À cette même tribune, le président des ÉtatsUnis avait défendu mardi sa vision des relations internationales fondée sur la « souveraineté » des nations, dénonçant « l’idéologie du mondialisme » et prenant pour cible plusieurs organisations multilatérales. « La Chine a toujours défendu l’ordre international » et « respecté » les décisions qui en découlent, a répondu Wang Yi. Selon lui, « aucun pays ne peut relever seul » les grands défis internationaux auxquels le monde est confronté actuellement « ou être immunisé face à leurs effets ». Il a une fois de plus défendu l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, dont les États-unis se sont retirés en mai au grand dam des autres grandes puissances. Sur la Corée du Nord, M. Wang a une nouvelle fois plaidé pour que L’ONU « crée des conditions plus favorables » encourageant la dénucléarisation.