Bombardier pourra enfin rivaliser avec son concurrent Gulfstream
L’avionneur a investi des milliards $ dans le luxueux jet d’affaires Global 7500
Bombardier a obtenu hier la certification de Transports Canada pour son jet d’affaires le plus luxueux jamais construit, le Global 7500, qui permettra à l’avionneur de combler l’écart avec son rival américain Gulfstream.
« C’est le meilleur avion d’affaires de l’industrie », a lancé le PDG de Bombardier, Alain Bellemare, lors d’un événement tenu à Dorval en présence du ministre fédéral des Transports, Marc Garneau. Les travailleurs présents n’ont pas hésité à laisser exploser leur joie.
Avec le Global 7500, annoncé en 2010, Bombardier pourra enfin rivaliser avec l’avion G650 de Gulfstream, qui domine le marché des appareils haut de gamme depuis son entrée en service, il y a six ans.
Le Global 7500 est plus spacieux et peut voler plus longtemps que le G650.
« Imaginez voler de New York à Singapour en ayant la possibilité de travailler, souper et dormir comme à la maison, puis d’arriver à destination reposé, prêt à commencer votre journée », a vanté le président de Bombardier Avions d’affaires, David Coleal.
M. Bellemare n’a pas voulu dire combien Bombardier a investi dans ce programme, indiquant néanmoins qu’il s’agissait de « plusieurs milliards de dollars ».
RETARD DE DEUX ANS
La mise en service du Global 7500 se fera d’ici à la fin de l’année, lorsque les autorités américaines et européennes auront à leur tour donné leur feu vert.
Il s’agit d’un retard de deux ans, mais qui est tout de même moins important que celui de trois ans accusé par la gamme d’avions commerciaux C Series, entrée en service en 2016.
Bombardier a appliqué au Global 7500 les leçons apprises lors du développement de la C Series, ce qui a réduit les embûches. De plus, des systèmes comme celui des commandes de vol électroniques sont les mêmes dans les deux appareils.
Le processus de certification du Global 7500 a été amorcé en 2012 chez Transports Canada. Plus de 100 fonctionnaires y ont participé et ont supervisé plus de 360 heures d’essais au sol et en vol.
FONDS PUBLICS
Rappelons qu’en février 2017, le gouvernement Trudeau a consenti un prêt de 372,5 M$ à Bombardier.
Les deux tiers du prêt, soit 248 M$, sont allés au développement du Global 7500 et le tiers, soit 124 M$, à la C Series, dont le contrôle vient d’être cédé à Airbus.
Bombardier mise grandement sur le Global 7500 pour sa croissance future. L’entreprise s’attend à ce que l’appareil génère des revenus annuels de 3 G$ US d’ici quelques années, lorsqu’il en sortira 50 par an de ses installations de Toronto et Montréal.