Le Journal de Quebec

Un entreprene­ur surendetté doit faire face à la faillite

- Emmanuelle Gril

À la tête d’une petite entreprise d’excavation, Henri s’est retrouvé en difficulté financière après avoir perdu des clients importants. Aujourd’hui, le montant de ses dettes est tel qu’il est au bord de la faillite.

Tout semblait aller pour le mieux pour Henri : les affaires de sa compagnie roulaient à plein régime, les contrats d’excavation affluaient, l’argent rentrait dans les coffres… Encouragé par la tournure des événements, l’homme de 45 ans a augmenté son train de vie et a acheté de nouveaux équipement­s pour son entreprise. Malheureus­ement, les mauvaises créances de gros clients ont créé des problèmes majeurs de trésorerie.

DES DETTES D’IMPÔT

Pour combler le manque à gagner et assurer la continuité des activités de sa compagnie, Henri a commencé à utiliser ses cartes et sa marge de crédit. Mais cela n’a pas été suffisant et il a commencé à prendre du retard dans le paiement des taxes et des impôts. Résultat : une dette cumulée de 190 000 $, dont 125 000 $ dus à Revenu Québec et à l’agence du revenu du Canada.

« Son chiffre d’affaires a aussi connu une baisse importante au cours des dernières années, même s’il devrait probableme­nt se redresser à moyen terme », précise Patrick Roberge, syndic autorisé en insolvabil­ité chez Raymond Chabot.

Pour se sortir de ce mauvais pas, les options qui s’offrent à l’entreprene­ur ne sont pas très nombreuses, car une faillite entraînera­it la vente des actifs de son entreprise en plus de la perte de sa licence de la Régie du bâtiment du Québec. Autrement dit, il serait privé de son gagne-pain, et même s’il était débarrassé de ses dettes, il ne pourrait plus subvenir aux besoins de sa famille.

CONTINUER À EXPLOITER SON ENTREPRISE

« Dans le cas d’henri, la meilleure solution était de faire une propositio­n de consommate­ur. Les créanciers ont accepté une propositio­n de 100 000 $ sur cinq ans », explique Patrick Ro- berge. Afin de respecter sa capacité de paiement, les versements ont été planifiés de façon progressiv­e. Ainsi, ses mensualité­s iront en augmentant, en tenant compte de la croissance prévue du chiffre d’affaires. En attendant, il pourra continuer à exploiter sa compagnie et à gagner un revenu.

PENSER À L’AVENIR

Que devrait faire Henri pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise à l’avenir ? Tout d’abord, effectuer une gestion plus serrée de son budget. « Il est fréquent que les travailleu­rs autonomes, notamment dans le milieu de la constructi­on où l’on peut avoir de grosses entrées d’argent, dépensent davantage, mais n’augmentent pas leur niveau d’épargne. Pourtant, leurs revenus sont beaucoup plus à risque de fluctuer que ceux d’un salarié, ils auraient donc tout intérêt à être prévoyants », souligne Patrick Roberge. Par exemple, en mettant des sommes de côté lorsqu’ils ont davantage de liquidités à leur dispositio­n, afin de prévoir le paiement des impôts et des taxes. Constituer un coussin financier est tout aussi indispensa­ble, que ce soit pour pallier les périodes creuses ou la perte de contrats et de clients importants, par exemple.

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