Le Journal de Quebec

Le manque de relève coûte cher

De 79000 à 140000 emplois menacés au Québec par des fermetures d’entreprise­s en manque de main-d’oeuvre

- DIANE TREMBLAY

Les coûts économique­s engendrés par la fermeture d’entreprise­s par manque de relève sont astronomiq­ues. Selon la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain, le manque de relève créera la perte de 79 000 à 140 000 emplois au Québec, entre 2014 et 2023.

Ces chiffres font craindre le pire pour notre économie, affirment plusieurs acteurs du milieu.

« Le Québec est une économie de PME, mais c’est aussi les régions. L’importance des entreprise­s dans les régions à retenir des bassins de travailleu­rs est très grande », exprime Maripier Tremblay, professeur­e agrégée du départemen­t de management de la Faculté des sciences de l’administra­tion de l’université Laval.

Selon Martine Hébert, vice-présidente principale de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI), il faut maintenir le dynamisme des régions en conservant des entreprise­s fortes et en santé.

« On a intérêt à maintenir nos entreprise­s en vie, car le dynamisme économique repose souvent sur leurs épaules », dit-elle.

UN ENJEU PRÉOCCUPAN­T

Pour le PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Stéphane Forget, l’enjeu de la relève entreprene­uriale est préoccupan­t.

« Il y a de plus en plus de propriétai­res d’entreprise qui réfléchiss­ent à leur avenir. »

Malheureus­ement, « entre l’intérêt des gens pour devenir entreprene­ur et le fait qu’ils posent le geste, il y a moins d’appétit au Québec par rapport à l’ontario », affirme-t-il.

Dans le milieu des affaires, on entend dire souvent qu’il est plus facile de vendre une PME à des étrangers plutôt qu’à ses enfants. Malgré certains assoupliss­ements au niveau fiscal du côté du gouverneme­nt provincial, c’est encore vrai, ajoute M. Forget, puisque le fédéral n’a toujours pas emboîté le pas.

« Les considérat­ions fiscales ne devraient toutefois pas influencer la prise de décision quand vient le temps de choisir ses successeur­s, car c’est cela qui arrive actuelleme­nt », a poursuivi M. Forget.

Parmi les pistes de solutions avancées par la FCCQ, il est impératif de mieux soutenir l’entreprene­uriat en développan­t une culture économique valorisant la prise de risques.

« On a encore des efforts à faire pour valoriser l’entreprene­uriat chez nos jeunes pour leur donner le goût de partir en affaires ou d’acquérir une entreprise », explique Mme Hébert.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES DIDIER DEBUSSCHÈR­E ?? En plein essor, l’industrie des jeux vidéo n’est pas à l’abri de la pénurie croissante de main-d’oeuvre. La Caravane, tournée des entreprene­urs québécois en jeux vidéo, était de passage à Québec au début du mois de septembre pour faire la promotion de cette industrie.
PHOTO D’ARCHIVES DIDIER DEBUSSCHÈR­E En plein essor, l’industrie des jeux vidéo n’est pas à l’abri de la pénurie croissante de main-d’oeuvre. La Caravane, tournée des entreprene­urs québécois en jeux vidéo, était de passage à Québec au début du mois de septembre pour faire la promotion de cette industrie.

Newspapers in French

Newspapers from Canada