Le Journal de Quebec

Surmonter bien des obstacles

Elle a créé sa propre boutique de robes de mariée de créateurs provenant de France et des États-unis

- SYLVIE LEMIEUX

Justine Dewavrin a toujours su qu’elle dirigerait un jour sa propre entreprise. Mais entre l’idée et le passage à l’acte, « on prend parfois des détours ».

La vie s’est toutefois chargée de créer pour elle l’occasion idéale (ou presque) de se lancer en affaires. Et elle ne l’a pas laissée passer.

Il y a un an, elle a fondé Dream It Yourself, une boutique de robes de mariée de créateurs établie dans le Vieux-montréal.

Française d’origine, elle venait tout juste d’immigrer à Montréal avec son conjoint, qui avait décroché un poste dans le secteur du jeu vidéo. Pour faciliter son installati­on au Québec, le couple a décidé de se marier. C’est en cherchant une robe pour son propre mariage que l’idée de créer son entreprise lui est venue.

UN BON PLAN D’AFFAIRES

« Je voulais une robe qui ait du style avec une coupe fluide et confortabl­e, mais je ne trouvais rien qui me plaisait. Je me suis dit qu’il y avait une place à prendre dans le marché pour des robes d’allure bohème. J’ai donc décidé d’ouvrir ma boutique », raconte Justine Dewavrin.

Rapidement, elle a monté son plan d’affaires. Elle avait tout son temps pour le faire puisqu’elle avait démissionn­é de son poste au sein de son employeur français, une entreprise du domaine de la chirurgie orthopédiq­ue.

« J’ai fait du télétravai­l pendant quelques mois. Mais avoir un pied en France et l’autre au Québec n’était pas facile. J’ai donc décidé de quitter. C’est à ce moment-là que le goût d’entreprend­re a resurgi. »

Elle avait toutefois des obstacles à surmonter : elle était sans économies et, comme elle n’était pas résidente permanente, aucune banque ne voulait financer son projet « même si elles reconnaiss­aient que j’avais un bon plan d’affaires », explique Justine.

Cela ne l’a pas empêchée de foncer. Elle est retournée en France pour solliciter l’aide de la famille et des amis qui ont fourni une partie des fonds. C’est son ancien patron qui a complété le financemen­t nécessaire au démarrage.

UN CONCEPT NOVATEUR

La femme d’affaires s’est alors mise à la recherche d’un local. Sa vision était claire : « Je ne voulais pas d’un magasin ayant pignon sur rue avec une enseigne. Ma boutique devait ressembler à un appartemen­t où j’accueiller­ais les clientes, pas plus de deux à la fois, pour un service vraiment personnali­sé. »

Dream It Yourself propose des robes de créateurs qui proviennen­t de France, du Canada et des États-unis, de même qu’une gamme d’accessoire­s, comme des bijoux, des peignoirs, etc. La boutique organise aussi des ateliers sur la création de fairepart, de centres de table, etc.

Le succès a été rapide. « On a plus que triplé nos objectifs de vente en moins d’un an. » À ce jour, Justine Dewavrin a vendu au-delà d’une centaine de robes, dont le prix varie entre 1200 $ et 6000 $. C’est le bouche-à-oreille qui a surtout contribué à bâtir la clientèle.

La jeune entreprene­ure caresse déjà des rêves d’expansion. En novembre, elle ouvrira une boutique éphémère à Québec, où se trouve 30 % de sa clientèle. Elle aimerait aussi exporter son concept en Asie. « Là aussi il y a une demande pour des robes de style bohème qui n’est pas comblée. » Chose certaine, elle restera fidèle à son modèle en créant des boutiques « à échelle humaine et avec une atmosphère chaleureus­e ».

Elle qui ne croyait pas vraiment au mariage avant de sauter le pas adore sa nouvelle vie d’entreprene­ure. « Vendre des robes de mariée, ce n’est que du bonheur ! J’ai la chance d’établir une relation privilégié­e avec mes clientes dans un moment important de leur vie. En même temps, on a beaucoup de pression. On n’a pas le droit à l’erreur. La robe doit être parfaite et livrée à temps. On ne fait pas de compromis. »

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PHOTO AGENCE QMI, MARIO BEAUREGARD Justine Dewavrin, fondatrice de Dream It Yourself, dans son atelier, à Montréal

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