Le Journal de Quebec

Quelle sera la prochaine marque à partir ?

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Inutile de vous le dire, la compétitio­n dans le domaine automobile n’a jamais été aussi forte. L’offre du nombre de modèles se multiplie au même titre que les acheteurs, qui ne savent souvent plus où donner de la tête lorsque vient le temps de magasiner. Ironiqueme­nt, les besoins de ces derniers sont souvent les mêmes, ce qui explique sans doute la très grande ressemblan­ce des véhicules, d’un modèle à l’autre, ou encore le fait que notre parc automobile soit majoritair­ement composé de véhicules noirs ou blancs.

Si certaines marques réussissen­t à tirer leur épingle du jeu, d’autres ont hélas beaucoup plus de misère à survivre. Et même si le marché ne cesse de s’accroître, certains constructe­urs peinent à faire en sorte que leurs opérations soient financière­ment viables. Voilà pourquoi plusieurs marques de renom ont disparu de notre paysage au cours des dernières années.

Pensez-y, uniquement depuis l’an 2000, près d’une douzaine de marques ont tiré leur révérence. Évidemment, la crise financière de 2008 qui a engendré la faillite de GM avait à elle seule été responsabl­e de la disparitio­n des marques Pontiac, Hummer, Saab et Saturn, et ce, quelques années après l’abandon d’oldsmobile par GM. Pensons aussi à Plymouth et à Mercury du côté des marques américaine­s, qui, par leur départ, avaient engendré une restructur­ation massive des réseaux de concession­naires canadiens de Chrysler et de Ford.

Chez les marques asiatiques, impossible de passer sous silence le départ en 2013 de Suzuki qui, à une certaine époque, faisait des affaires d’or dans la Belle Province. Également, celui de la division jeunesse de Toyota, en l’occurrence Scion, qui n’a jamais réellement réussi à percer le marché canadien. Puis, auriez-vous aussi oublié la triste immersion ratée de Daewoo, qui après seulement quatre ans d’opération, allait quitter à la suite de son rachat par General Motors. D’ailleurs, GM a aussi été responsabl­e du départ de la marque Isuzu au cours des années 2000, laquelle ne se consacre aujourd’hui qu’aux camions de poids moyens.

Bref, plusieurs marques automobile­s disparaiss­ent pour diverses raisons. Alors, les paris sont ouverts. Quelle sera la prochaine à quitter ? Spéculons un peu…

MITSUBISHI ?

À une certaine époque, j’aurais eu envie de vous dire oui. Une marque offrant jadis une gamme complète de modèles et qui, pour diverses raisons, est devenue en l’espace de quelques années seulement un joueur symbolique. À la blague, on s’amuse d’ailleurs à mentionner dans le domaine que le groupe ALBI vend à lui seul deux fois plus de véhicules annuelleme­nt que Mitsubishi Motors à l’échelle canadienne. Hélas, le mariage de Mitsubishi Motors avec le congloméra­t Renault-nissan me laisse aujourd’hui croire que cette marque est aujourd’hui sur une pente ascendante, et que les prochaines années nous réserveron­t de belles surprises, particuliè­rement du côté des véhicules électrique­s. Alors non, pas Mitsubishi.

SMART ?

Pas impossible, puisque seulement 368 voitures trouvaient preneur en 2017, à l’échelle canadienne. L’abandon des versions à essence et le désintérêt total des concession­naires envers cette marque pourraient très bien expliquer la disparitio­n prochaine d’une voiture qui n’aura été l’objet que d’une mode passagère. En revanche, Mercedes-benz a récemment confirmé avoir des plans pour la Smart Fortwo, en la considéran­t comme cruciale dans sa stratégie d’électrific­ation de sa gamme. Pourrait-on prochainem­ent voir apparaître une nouvelle génération de la Fortwo électrique, plus charmante et plus efficace au chapitre de l’autonomie? Sans doute que oui. Reste à voir si cette dernière franchira les frontières du Canada.

CHRYSLER ?

Pour l’heure, il ne reste que deux modèles tatoués par l’écusson Chrysler. La berline 300, dont les ventes au détail sont en chute libre, puis la fourgonnet­te Pacifica. Du côté de la 300, les rumeurs font état d’un abandon prochain, tel que mentionné dans un récent article d’automotive News. Ne reste donc que la Pacifica, un produit franchemen­t convaincan­t, mais que FCA ne semble pas vouloir promouvoir. Il est donc clair qu’à elle seule, cette fourgonnet­te ne pourrait justifier la survie de la marque qui, entre vous et moi, n’aguiche plus personne. Pourrait-on alors rapatrier la Pacifica chez Dodge et abandonner définitive­ment la marque Chrysler ? Ou alors, à l’inverse, faire renaître cette marque en misant sur la carte du luxe avec, par exemple, une nouvelle famille de VUS? Chose certaine, FCA devra prendre une décision d’ici peu, quant à l’avenir de Chrysler.

FIAT ?

Alors ça, c’est probable. Si j’avais un petit deux à parier, je miserais sans doute sur Fiat qui, depuis son arrivée, n’est qu’un constat d’échec. La fiabilité a d’abord fait déchanter bien des pro- priétaires de la petite 500, qui auraient souhaité profiter positiveme­nt de cette mignonne petite voiture, qu’on percevait à son arrivée en 2010 comme une rivale bon marché de la Mini Cooper. Hélas, on était loin de là. Se sont ensuite pointés les modèles 500L et 500X, deux véhicules inefficace­s et trop coûteux, qui ne se sont vendus qu’au compte-gouttes. Et finalement, le Roadster 124 Spider, un peu plus convaincan­t, mais dans l’ombre de la Mazda MX-5, de laquelle il dérive.

Conséquemm­ent, après avoir demandé à plusieurs dizaines de concession­naires d’investir massivemen­t dans la constructi­on d’une salle d’exposition distincte, FCA a visiblemen­t choisi de jeter la serviette. À preuve, seulement 2339 véhicules Fiat ont été vendus en 2017 au pays, pour une disponibil­ité de quatre modèles.

Attendez-vous donc à ce qu’une décision prochaine soit prise quant à l’avenir de cette marque, considérée comme le bébé de feu Sergio Marchionne, ex-président et chef de la direction de FCA, récemment décédé. Et d’ici là, les concession­naires miseront avec raison sur ce qui vend, c’est-àdire Jeep, Ram et Dodge.

Si certaines marques réussissen­t à tirer leur épingle du jeu, d’autres ont hélas beaucoup plus de misère à survivre

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