Le Journal de Quebec

UNE PATATE CHAUDE POUR LES BUCCANEERS

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

C’était inévitable… Là où Ryan Fitzpatric­k se retrouve, un phénomène quelconque l’amène sur le terrain, son improbable magie opère, une controvers­e de quarts-arrière survient et il prend les commandes pour ensuite mieux les perdre. Les Buccaneers vont à leur tour vivre ce cycle renversant.

Pour l’instant, malgré un match lundi dernier lors duquel ses mauvais plis sont ressortis, « Fitzmagic » continue de montrer ses bons côtés et il conserve la gouverne de l’attaque, même avec le retour de suspension de Jameis Winston.

Qu’on se comprenne bien, les Bucs n’ont pas vraiment le choix de vivre leur moment Fitzpatric­k, comme dirait l’autre, mais tôt ou tard la belle magie fera place à la grande duperie. Minuit arrivera et Fitzpatric­k se transforme­ra en citrouille.

Dans le moment présent, toutefois, il est impensable d’enlever le ballon des mains du premier quart-arrière dans l’histoire à avoir accumulé plus de 400 verges dans trois matchs de suite et qui a mené les siens vers une étonnante fiche de 2-1 contre des canons comme les Saints, les Eagles et les Steelers. On ne touche pas à une formule gagnante.

UN DOSSIER COMPLEXE

Difficile de nier que dans les 12 derniers matchs des Buccaneers, amorcés en parts égales par Fitzpatric­k et Winston, le premier a fait mieux. En six départs, le bionique barbu a montré un dossier de 4-2 avec 14 passes de touchés et une moyenne de 329,2 verges. Winston, pour sa part, a végété à 1-5 avec neuf passes de touchés et une moyenne de 275,2 verges.

Mais en réalité, le portrait n’est pas si clair. Partout où il est passé, Fitzpatric­k a connu des moments prodigieux avant d’exposer douloureus­ement et rapidement ses limites. Ses 167 revirement­s en 136 matchs en sont l’accablante preuve.

Le problème, c’est que sur le plan des revirement­s, Winston est aussi d’une désolante générosité. Avec 44 intercepti­ons et 15 échappés en 45 matchs en carrière, il n’a pas de leçons à donner.

Il reste cependant que Winston n’a que 24 ans et qu’il a été, pas plus tard qu’en 2015, le tout premier choix au repêchage. Les évaluation­s à ce jour ne sont pas convaincan­tes à son sujet, mais une éclosion demeure toujours envisageab­le. Il s’agit quand même d’un jeune joueur qui a lancé 28 passes de touchés et amassé plus de 4000 verges en 2016.

UNE BONNE DÉCISION ?

Les Buccaneers font donc le choix de l’immédiat, eux qui n’ont pas accédé aux séries depuis 2008. L’entraîneur-chef Dirk Koetter, qui en est à sa troisième année au sein d’une organisati­on dont la patience n’est pas la plus grande vertu, doit gagner. Ou à tout le moins, démontrer que son équipe est en progressio­n.

Mais c’est justement là où Fitzpatric­k joue le rôle du grand prestidigi­tateur en ensorcelan­t une autre franchise hypnotisée.

Le talent est là, l’intelligen­ce en situation de match séduit, mais tôt ou tard, la balade en tapis volant devient un plongeon sans filet.

Pendant ce temps, un premier choix qu’il faudrait évaluer une fois pour toutes poireaute sur le banc. Il est bien possible que Winston, à long terme, ne soit pas la solution attendue à Tampa. Ce qui est sûr sans la moindre équivoque, c’est que Fitzpatric­k ne l’est pas.

Parlez-en aux Bengals, aux Bills, aux Titans, aux Texans, aux Jets.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Après trois matchs convaincan­ts aux commandes de l’attaque des Buccaneers, Ryan Fitzpatric­k a conservé le rôle de quart-arrière partant au détriment de Jameis Winston.
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