Le Journal de Quebec

Marie Laberge Un modèle hors normes

Marie Laberge

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Parce que sa soeur avait eu un cancer du sein, Marie Laberge était surveillée depuis quelques années. Ses mammograph­ies n’avaient jamais rien décelé d’anomal, jusqu’en juillet 2016. Elle avait 48 ans quand le diagnostic est tombé. La femme a bien sûr versé quelques larmes en encaissant le choc, mais sitôt, elle a dit à son conjoint: « Ce n’est pas une bonne nouvelle, mais ce n’est pas un drame. » Il faut dire qu’avant cette annonce, son existence était fort bien remplie: trois enfants

devenus adultes, un conjoint, des engagement­s bénévoles et une vie sociale très active. «Je faisais beaucoup de sport et on assistait à des spectacles trois à quatre fois par mois. On était pas mal sorteux », dit-elle en riant. Et c’est sans compter sa réalité profession­nelle!

À L’OPPOSÉ DU CORDONNIER MAL CHAUSSÉ!

Consultant­e en management, la femme d’affaires offre aux entreprise­s des services-conseils en lien avec le mieux-être au travail. Ironiqueme­nt, parmi ses expertises se trouve celle d’aider les organisati­ons à établir des stratégies en cas de catastroph­e… comme une maladie. Elle-même avait révisé son plan d’affaires et fait ses scénarios. Elle s’était imaginée victime d’un accident. Le cancer n’était pas sur sa liste. Poursuivre ses activités était donc sa façon de garder ses repères, même si les conseils du personnel soignant étaient différents. « Je me souviens quand mon oncologue m’a prescrit un arrêt de travail. J’ai repoussé le billet en lui disant que j’allais y penser. »

DES CHOIX S’IMPOSENT

Tout est allé très vite : l’opération, suivie de chimiothér­apie et de radiothéra­pie. Positive dans l’adversité, Marie sentait que conserver le contact avec des clients serait bénéfique pour son cerveau et son équilibre. Dès le départ, elle s’était demandé : « Comment vais-je continuer? Ça ne s’annonce pas facile, qu’est-ce qui me ferait du bien et serait raisonnabl­e? » Dans l’éventail des services offerts par la Fondation, elle a choisi l’aide du kinésiolog­ue, les cours de maquillage et n’a pas lésiné sur la qualité de la perruque. « Je voulais participer aux 5 à 7, aux activités de réseautage. Plus pomponnée qu’à l'habitude, les gens me compliment­aient sur ma nouvelle apparence! ». Elle dévoilait alors sa situation, avec pour mission de dédramatis­er. Même lors des traitement­s de chimiothér­apie elle dit avoir vécu des moments fantastiqu­es. «Ma fille m’accompagna­it souvent, même si c’était éprouvant pour elle. On se racontait des histoires et on riait! Ça ne cadrait pas vraiment avec l’ambiance environnan­te », dit la résiliente, qui, en 2018, se porte bien.

VOIR L’ÉPREUVE COMME UNE EXPÉRIENCE

« Ce qui m’intéresse, c’est le processus au jour le jour. Vivre dans le moment présent est antianxiog­ène. Garder ses repères aide à abaisser le stress », affirme celle qui, par sa démarche, a étonné son équipe soignante. Elle a démontré que pour certains types d’emplois, il est possible d’adapter son horaire et ses tâches. Son oncologue lui a même proposé d’agir comme conférenci­ère pour partager sa vision et son expérience.

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