Marie-claude Gagnon « J’ai eu de la chance dans ma malchance »
La mère de Marie-claude Gagnon est décédée d’un cancer du sein à 37 ans. La petite fille de 11 ans qu’elle était alors s’en souvient encore...
«À peu près en même temps, deux de mes tantes ont également développé un cancer du sein. Les deux ont été traitées et ont survécu, malgré une récidive de l’une d’elles», raconte Marie-claude qui, dès l’adolescence, comprenait déjà qu’elle pouvait être porteuse d’une mutation du gène BRCA1 et donc qu’elle courrait un risque accru de développer la maladie. Marie-claude est pharmacienne. Elle s’est bien renseignée sur le sujet. Au début de la vingtaine, elle avait même consulté une spécialiste, la docteure Jocelyne Chiquette, qui lui avait expliqué le fonctionnement des tests génétiques et lui avait fait quelques recommandations. Avant d’entreprendre toutes les démarches qui risquaient de chambouler sa vie, cette femme déterminée a choisi de fonder une famille. Elle a eu trois enfants. Lorsque sa benjamine avait deux mois, elle a senti que le temps était enfin venu de savoir.
UN LOURD HÉRITAGE
Sa soeur ainée l’a accompagnée et toutes les deux ont passé les examens nécessaires. Quelques semaines plus tard, elles apprenaient ensemble e t s a n s g r a n d e surprise qu’elles étaient porteuses. «On m’a annoncé la nouvelle en mars 2012. Sans tarder, j’ai rencontré la docteure Louise Provencher, celle qui s’était occupée de ma mère autrefois. Elle m’a tout expliqué. Elle m’a mise en confiance. J’ai saisi que je devais subir une mastectomie préventive. J’ai rencontré une psychologue et un chirurgien plastique. Mon opération était planifiée pour le mois de février 2013. Un mois avant, durant les procédures préopératoires, on m’a fait passer une résonnance magnétique. C’est à ce moment-là qu’on m’a diagnostiqué un cancer très agressif. J’ai vraiment eu de la chance. On a conservé ma date d’opération. Après, j’ai eu de la chimiothérapie. Cinq années se sont écoulées depuis et je vais bien. Ma soeur aussi. J’ai 36 ans maintenant et l’avenir me sourit», résume avec enthousiasme cette mère qui tient à ce que son témoignage soit porteur de lumière pour toutes celles qui, comme elle, ont hérité de gènes pathologiques.
LE SOUTIEN DE L’ENTOURAGE : INESTIMABLE
«Il y a de l’espoir. Je remercie mon conjoint Nicolas, qui a si bien pris soin de nos enfants lorsque je n’en avais pas la force, et Marie-josée, celle que je considère comme ma mère de substitution, puisqu’elle a pris soin de moi depuis le décès de ma maman jusqu’à aujourd’hui. Merci à vous tous», dit-elle reconnaissante, avant de repartir, heureuse, s’occuper de sa tribu grandissante.