Le Journal de Quebec

Isabelle Roy Honorer la vie!

PLUS FACILE À DIRE QU’À FAIRE

- Sonblogue:etpuisquil­lefaut-blog.trumblr.com

À42 ans, on n’a pas de mammograph­ie annuelle. « Pas avant 50 ans », m’avait dit mon gynécologu­e. Avril 2012. Je sens une bosse dans mon sein droit. Ça va passer… c’est probableme­nt un bouton… mais les semaines se succèdent et elle est toujours là. Alors je passe à l’action : médecin de famille, mammograph­ie, échographi­e, biopsie. Juin 2012. « Madame Roy, nous n’avons pas de bonnes nouvelles ». Multiples masses dans le sein droit et un ganglion est atteint. « Mais ça se guérit », c’est tout ce que j’avais besoin d’entendre. Ça se guérit? On commence quand? Une fois l’annonce faite à la famille et mes proches, comment les tenir informés tout au long de ce processus qui allait durer un long 12 mois? Ma nièce me suggère de faire un blogue « Et puisqu’il le faut… ». Bonne idée! Cela exprimait très bien comment j’avais décidé de vivre cette épreuve. Juillet 2012. Après un test on confirme que je suis HER2+. On doit commencer le traitement de Herceptin le plus tôt possible, mon oncologue décide que je commence par la chimio et on fera la chirurgie ensuite. Six traitement­s de chimio à raison d’un aux trois semaines. Je vais perdre mes cheveux alors vite au magasin : chapeaux divers, foulards et perruque. Je suis prête! Décembre 2012. On confirme. Malgré le succès de la chimiothér­apie, on doit faire l’ablation complète du sein droit. Je dois faire le deuil de mon corps tel qu’il est. Difficile à accepter, mais pour m’aider, je finis par me dire qu’après la chirurgie, je dirai : « j’avais un cancer » … Après la chirurgie, j’avoue que j’ai senti un soulagemen­t. On m’a enlevé ce sein qui a tenté de me tuer. Mais c’est cette année que l’on a terminé ma reconstruc­tion. Malgré les cicatrices, j’ai finalement retrouvé ma poitrine… enfin une poitrine. Fini la prothèse, cette foutue prothèse qui m’obligeait à porter des vêtements adaptés, ce poids de fortune qui décollait du corps quand je me penchais, ce faux sein qui est même déjà tombé par terre… Mais j’avoue que cette fois-là, j’ai bien ri!

ET MAINTENANT?

Une telle épreuve n’est jamais derrière nous, elle est en nous. Mes cicatrices, mes points tatoués de la radiothéra­pie, mes seins dissemblab­les, mais surtout, mon coeur qui bat encore. Moi, j’ai survécu, j’ai vaincu. Moi, parce que pas toutes auront cette chance. Reconnaiss­ante, maintenant je m’implique pour celles qui ne le peuvent pas. Comme ma grande soeur l’a écrit : « Elle a traversé l’épreuve et nous honorons la vie ». Je suis « porteur de lumière ». Parce que cela fait une différence, contribuez à la levée de fonds d’un porteur de lumière. Québecvill­enerose.ca.

Je vais perdre mes cheveux alors vite au magasin: chapeaux divers, foulards et perruque. je suis prête!

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