Le Journal de Quebec

Un spécialist­e dévoué pour la cause

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Le docteur Yves Loisel est chef radiologis­te au service de radiologie de l'hôpital du SaintSacre­ment. Les différents projets de recherche auxquels il prend part retiennent actuelleme­nt l’attention.

Une de ses collègues, la chirurgien­ne Dominique Boudreau, se spécialise en chimiothér­apie néo-adjuvante et collabore avec lui à l’un d’eux. Les travaux les plus récents de son domaine d’expertise avaient démontré qu’après deux cycles de chimiothér­apie néo-adjuvante, si la taille d’une masse n’avait pas diminué de façon significat­ive, il fallait changer le traitement, sinon, on perdait son temps. Or, la dimension d’une masse est difficile à estimer avec certitude. L’hypothèse des deux chercheurs est que la mammograph­ie de contraste (aussi appelée angio-mammograph­ie) serait possibleme­nt la méthode la plus précise, la plus économique et la plus rapide pour calculer la taille exacte d’une masse.

Si leur hypothèse s’avère juste, ce sera une grande avancée. L’évaluation des patientes serait facilitée et les oncologues sauraient plus vite s’ils doivent changer d’approche.

QU’EST-CE QUE LA MAMMOGRAPH­IE DE CONTRASTE?

Il s’agit d’une méthode prometteus­e permettant la réalisatio­n de mammograph­ies numériques associées à l’injection d’un produit de contraste iodé. Puisque les lésions malignes sont hyper-vascularis­ées et très perméables, le produit administré dans le sang s’y retrouve et en révèle les moindres détails.

«Lors d’une mammograph­ie ordinaire, les masses cancéreuse­s, tout comme les glandes mammaires, apparaisse­nt en blanc sur l’écran. C’est un peu comme chercher un bonhomme de neige dans une tempête hivernale. Grâce à la mammograph­ie de contraste, on est capable de soustraire de notre lecture à la fois les glandes et les muscles pectoraux. Résultat : nous ne voyons plus que la ou les tumeurs. Les anomalies nous apparaisse­nt comme des branches d’arbre aux multiples ramificati­ons», explique le docteur Loisel, qui enseigne aussi à l’université Laval.

L’appareil, en soi, est le même que pour une mammograph­ie standard. Cependant, grâce à un logiciel spécifique, à un détecteur de rayons X d’une grande sensibilit­é et à un filtre au cuivre, les images obtenues sont d’une grande qualité.

« Les femmes ayant une poitrine dense, c’est-à-dire avec beaucoup de glandes, sont aussi celles qui risquent davantage de développer un cancer du sein. Or, plus il y a de glandes et plus les mammograph­ies standards sont difficiles à interpréte­r. Dans leur cas, une mammograph­ie de contraste peut être tout indiquée », précise le spécialist­e.

MOINS DE FAUX POSITIFS

Le docteur Loisel mène aussi un projet de recherche visant à réduire les surdiagnos­tics et les surtraitem­ents. Il s’applique à comparer les résultats des IRM avec ceux obtenus par mammograph­ie de contraste.

Selon le chercheur, il se peut que L’IRM donne des résultats moins spécifique­s (c’est-à-dire davantage de faux positifs), même si ce type d’examen a fait ses preuves jusqu’à maintenant. L’objectif est de trouver laquelle des deux approches génère le moins d’images suspectes et détecte le mieux les tumeurs cancéreuse­s.

FRANCHIR DES PAS DE PLUS…

Si ses projets sont en grande partie financés par la Fondation du cancer du sein, le docteur Loisel y a tout de même apporté sa propre contributi­on financière. Par ailleurs, il fait beaucoup de bénévolat parce qu’il croit en l’importance de la recherche clinique.

« Je tiens à exercer un impact positif sur la vie des femmes et sur le travail de mes collègues. Si mes hypothèses so n t fondées, tout le monde y gagnera! » Chose certaine, les résultats de ses travaux sont très attendus par la communauté médicale.

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Dr Yves Loisel

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