Le Journal de Quebec

Des adieux étincelant­s

Un ultime tour de piste parfaiteme­nt réussi pour Elton John devant près de 17 000 spectateur­s conquis

- CÉDRIC BÉLANGER

S’il existe un guide de la parfaite tournée d’adieu, Elton John en a glorieusem­ent réécrit quelques chapitres, hier soir, au Centre Vidéotron.

Trois semaines à peine après avoir pris la route pour trois ans avec sa tournée Farewell Yellow Brick Road, la légende britanniqu­e, toujours au sommet de son art à 71 ans, a enchanté près de 17 000 spectateur­s pendant plus de deux heures trente lors de son ultime tour de piste dans la capitale.

Sir Elton John n’a rien laissé au hasard, à commencer par la sélection de chansons, qui ne contenait aucun oubli majeur. Tous les hits importants, de Bennie and the Jets en ouverture jusqu’à Goodbye Yellow Brick Road pour conclure, y étaient. La star a même pu insérer quelques titres rarement joués en concert (dont quatre jamais faits lors de ses cinq visites précédente­s à Québec).

L’enrobage visuel était tout aussi réussi. Au fond d’une scène en pente éclairée avec soin, on retrouvait un immense écran où les projection­s vidéo, passant du court métrage aux séquences d’animation et aux images d’archives, rivalisaie­nt de raffinemen­t et laissaient transparaî­tre l’humanisme du chanteur.

DE L’EXCENTRICI­TÉ À L’ÉLÉGANCE

Soutenu avec brio par six musiciens, Elton John n’a pas mis de temps à amorcer sa récolte d’ovations en démontrant, d’entrée de jeu, que sa voix, son agilité au piano et son sens inné du spectacle ne l’ont pas abandonné, cinquante ans après ses débuts.

Certes, les excentrici­tés du passé ont laissé place à l’élégance. Mais ses vestons continuent de scintiller et il portait encore hier ses lunettes en forme de coeur. Flamboyant un jour, flamboyant toujours !

« Je suis heureux d’être ici ce soir », a-til confessé en français, avant de dédier Border Song à Aretha Franklin, qui avait, pour le plus grand bonheur de John, interprété sa chanson alors qu’il n’était qu’un nouveau venu sur la scène musicale.

Dès lors, ce fut une succession de moments forts. Parmi les meilleurs, on gardera en mémoire l’intense Rocket Man qu’il a terminée en transe les yeux fermés, cette enlevante portion instrument­ale qui a transporté Levon à un niveau supérieur, la communion sur Don’t Let The Sun Go Down On Me et le trépidant enchaineme­nt de The Bitch is Back, I’m Still Standing, Crocodile Rock et Saturday Night’s Alright For Fighting. C’était que du plaisir.

Le survol musical proposé par Elton John a fourni l’occasion de revenir sur des événements intimes de sa vie. « C’est ma chanson la plus personnell­e », a-t-il ainsi avoué à propos de Someone Saved My Love Tonight, récit de sa tentative de suicide avortée.

Il a aussi levé son chapeau à Bernie Taupin, avec qui il a écrit toutes ses grandes chansons, et rappelé sa lutte pour trouver un remède au SIDA avant de livrer la très belle Believe.

VIVES ÉMOTIONS

Mais les plus vives émotions se sont pointées quand Sir Elton a pris quelques minutes pour remercier son public de sa loyauté depuis un demi-siècle. Un message qui a été reçu par la plus chaleureus­e ovation de la soirée.

« Je ne vous oublierai jamais », a confié John, visiblemen­t ému de l’élan d’amour des Québécois.c’est réciproque, Sir Elton.

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AFFICHE SOUVENIR À L’INTÉRIEUR
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PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E Le Centre Vidéotron avait un dernier rendez-vous avec Elton John, hier soir. La légende britanniqu­e offert un concert de haut niveau à près de 17 000 fans.

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