Le Journal de Quebec

Il est happé à mort après avoir croisé les policiers

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE

Un quinquagén­aire bien connu des policiers a été happé à mort environ deux heures après avoir été conduit ivre à l’hôpital par des agents, hier matin en Mauricie.

Pierre Deschamps, 52 ans, a parcouru trois kilomètres à pied sur la route 138 entre Louisevill­e et Yamachiche, son lieu de résidence, après avoir quitté l’hôpital Comtois.

Il a été frappé par une automobili­ste tout juste avant 1 h du matin.

« Ce n’est pas vraiment un endroit pour marcher. Même de jour, c’est extrêmemen­t dangereux », soutient François Guimond, un résident qui parcourt souvent ce chemin à vélo.

SOMBRE ET RAPIDE

La limite de vitesse sur la route 138 est de 90 km/h. Il n’y a pas de lampadaire­s ni de trottoirs sur le tronçon en question, juste à la sortie du village.

Sur le lieu présumé de la collision, l’accotement se rétrécit en raison des glissières de sécurité d’un ponceau.

L’homme avait été transporté à l’hôpital par les ambulancie­rs vers 23 h. Ces derniers avaient eu besoin de l’aide des policiers de la Sûreté du Québec (SQ) en raison de son état d’ivresse avancé.

Selon les informatio­ns transmises par le Bureau des enquêtes indépendan­tes (BEI), appelé à faire la lumière sur l’incident puisque la SQ est impliquée, l’individu aurait quitté le centre hospitalie­r vers minuit.

Le personnel de l’établissem­ent de santé aurait avisé les agents de son départ.

Deux autres policiers auraient vu l’homme circulant dans le gravier en bordure des voies une vingtaine de minutes plus tard, à proximité du poste de la MRC de Maskinongé, situé à moins d’un kilomètre du complexe hospitalie­r.

Ils l’auraient laissé poursuivre son chemin jusqu’à ce qu’il soit happé par l’automobili­ste. Son décès a finalement été confirmé à l’hôpital vers 1 h 30.

Les enquêteurs tentaient hier de reconstitu­er le fil de la soirée de Pierre Deschamps.

La route 138 a été fermée jusqu’à midi alors que le Festival de la galette de sarrasin de Louisevill­e battait son plein, perturbant la circulatio­n jusqu’à la réouvertur­e.

Le BEI devra déterminer si l’interventi­on des policiers était adéquate dans les circonstan­ces.

NOMBREUX ANTÉCÉDENT­S

Le quinquagén­aire était connu des policiers du secteur. Il devait revenir devant le tribunal en octobre relativeme­nt à des accusation­s d’agression armée et d’entrave contre un agent de la paix. L’événement datait du mois de mai dernier.

Pierre Deschamps avait déjà été condamné pour le même genre de délit en 2015 ainsi que pour harcèlemen­t criminel. Il a également des antécédent­s en matière de conduite avec les capacités affaiblies, vol et possession de stupéfiant­s.

Newspapers in French

Newspapers from Canada