Le Journal de Quebec

« Je ne suis pas rancunière ! »

Manon Massé compte appuyer les propositio­ns qui vont améliorer la vie des Québécois

- GENEVIÈVE LAJOIE

Malgré les attaques répétées de son adversaire Jean-françois Lisée durant la campagne, Manon Massé promet de faire équipe au besoin avec le Parti québécois dans l’éventualit­é d’un gouverneme­nt minoritair­e, pour veiller aux intérêts des Québécois.

« Moi, je ne suis pas rancunière ! lance la co-porte-parole de Québec solidaire en entrevue éditoriale avec notre Bureau parlementa­ire. Si se mettre ensemble derrière une idée peut nous assurer que le monde va améliorer ses conditions de vie, on va le faire. »

Mais la confiance est fragile. Manon Massé admet du même souffle qu’elle se méfie du chef péquiste, notamment en matière de lutte aux changement­s climatique­s.

« Comment je peux faire confiance à cet homme-là qui, il y a quelques mois, quelques années, a fait partie de ce gouverneme­nt qui a accepté la fracturati­on hydrauliqu­e d’une île (Anticosti) » et qui a appuyé le projet « extrême- ment polluant » de cimenterie à Port-daniel ?

L’élection d’un gouverneme­nt minoritair­e étant un scénario hautement probable le 1er octobre, les alliances politiques seront toutefois monnaie courante au cours des prochains mois, des prochaines années.

« Toute propositio­n qui va assurer qu’on prend soin du monde, de notre planète, on va être derrière. Toute propositio­n qui fait l’inverse, on va se battre jusqu’au bout », insiste la solidaire.

IL MANQUE DES FONCTIONNA­IRES

Selon Manon Massé, l’état québécois a perdu son expertise à force de coupes et de restrictio­ns budgétaire­s, notamment au ministère des Transports ou en informatiq­ue. « Je pense qu’il manque des fonctionna­ires. Il faut redonner de l’expertise à notre fonction publique, et là, je ne parle même pas de nos services publics, parce que là, que ce soit en orthophoni­e, chez les hygiéniste­s dentaires, name it, c’est une grosse lumière rouge qui s’allume. »

Le programme de QS comporte plusieurs projets de nationalis­ation d’entreprise­s dans divers secteurs qui marquent l’imaginaire, qu’on pense à l’industrie minière, forestière ou bancaire.

NATIONALIS­ER PLUS TARD

Manon Massé, en progressio­n dans les intentions de vote, précise que la majorité de ces projets ne sont pas au menu d’un premier mandat solidaire. « Dans mon premier mandat, l’engagement qu’on a pris, c’est de nationalis­er le transport interurbai­n, point barre », insiste-t-elle.

La co-porte-parole solidaire reconnaît qu’elle n’a pas d’étude d’impact de cette mesure sur l’économie québécoise, pas plus que sur l’augmentati­on de l’impôt des grandes entreprise­s. Elle ne craint pas toutefois que cette dernière propositio­n fasse fuir les compagnies.

« Ces entreprise­s-là aiment ça se retrouver aussi dans des pays où le niveau de sécurité est bon, où il fait bon vivre, où l’éducation de la population leur permet d’avoir accès à des gens formés », plaide-t-elle.

 ?? PHOTOS STEVENS LEBLANC ET JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? De passage à Québec vendredi pour fouetter ses troupes dans les comtés de Taschereau et de Jean-lesage, où Québec solidaire a des chances de percer, Manon Massé nous a accordé une entrevue au restaurant du rez-de-chaussée de l’hôtel Le Concorde. En visite dans un comptoir alimentair­e de Québec, jeudi.
PHOTOS STEVENS LEBLANC ET JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS De passage à Québec vendredi pour fouetter ses troupes dans les comtés de Taschereau et de Jean-lesage, où Québec solidaire a des chances de percer, Manon Massé nous a accordé une entrevue au restaurant du rez-de-chaussée de l’hôtel Le Concorde. En visite dans un comptoir alimentair­e de Québec, jeudi.

Newspapers in French

Newspapers from Canada