Veux-tu un nanane ?
Une banane ? - Non, un nanane ! répond la caissière au dépanneur du coin, croyant bien faire. (Qui dit encore ça, « nanane » ?!)
Ajoutez ça au barista qui lui offre un biscuit, à la garderie qui fait préparer un gâteau aux anniversaires de chacun de leurs petits protégés, à grand-maman qui a le réflexe jus de fruits ou crème glacée en mode automatique, aux fêtes d’enfants où sont inévitablement servis cupcakes, bar à bonbons, sacs à surprises remplis de, vous l’aurez deviné, friandises sucrées.
Pourquoi tout le monde s’acharne à vouloir gaver mon fils de sucre ?
Juste avant ma première grossesse, j’étais tombée par hasard sur That Sugar Film, écrit et réalisé par l’acteur australien Damon Gameau.
On dit que la maternité nous fait voir les choses différemment. Dans mon cas, elle a fait de moi une police du sucre en puissance.
RÉVÉLATION
Le documentaire lève le voile sur la quantité alarmante de sucre dissimulée dans le menu quotidien d’un adulte moyen. En ne consommant que des produits prétendument sains dédiés à se sortir du jeûne (dé-jeûner !) tels que les jus d’orange, céréales, yogourt, granola, miel, sirop d’érable, etc., on se trouve à largement dépasser la limite quotidienne de sucre recommandée par l’organisation mondiale de la santé, et ce, avant même l’heure du lunch. On parle ici de 25 g de sucre par jour, soit environ 6 cuillères à thé. Actuellement, on en consommerait environ 40. Non, pas des grammes. Des cuillères à thé. Ouch !
On dit que la maternité nous fait voir les choses différemment. Dans mon cas, elle a fait de moi une police du sucre en puissance.
J’ai pris la décision de ne donner aucun sucre raffiné à mon garçon avant l’âge de 2 ans. Niet. Nada. Exception faite pour les anniversaires, et encore, j’ai préparé les gâteaux moi-même et coupé la quantité de sucre prévue par la recette de moitié. Intense ? C’est ce que pensait notre entourage, et je ne les blâme pas. Enfance rime avec rush de sucre, et c’est tellement ancré dans nos habitudes qu’on ne se donne même pas la peine d’y réfléchir.
CECI. DOIT. CESSER.
Don’t get me wrong. Je ne suis pas une sainte. J’ai, moi aussi, la dent sucrée. Je passe allègrement à travers un bucket de Ben & Jerry’s, une pleine rangée de Chips Ahoy ! ou une (ou deux !) part de mon dessert préféré. Ce serait vous mentir que de mettre ça sur le dos de ma #preggolife, mais je n’en fais pas une habitude. Enfin, j’essaie fort. Moi aussi, j’ai été élevée en associant le sucre à la récompense, au réconfort. Une habitude qui ne se perd pas facilement.
Cela dit, en ayant conscience des risques encourus par une consommation excessive de sucre ajouté (allô surpoids et diabète de type 1), il serait peut-être bien de penser à revoir, un geste à la fois, notre relation avec la nourriture-récompense, ne serait-ce que pour favoriser une santé optimale pour nos petits qui deviendront grands.
Si on leur offrait la banane au lieu du nanane ?