Un ex-militaire exportateur de pot québécois au cachot
Il a écopé de 11 ans de prison dans l’état de New York
Un ancien militaire québécois qui a orchestré l’exportation de plusieurs tonnes de marijuana dans l’état de New York vient d’y être condamné à 135 mois de pénitencier.
Surnommé «Cowboy » par ses comparses, Colin Stewart a écopé de cette lourde peine, lundi dernier à Albany, en raison de son rôle de « leader » d’un réseau qui a fait « des millions de dollars » avec le pot pendant six ans, selon la Drug Enforcement Administration (DEA).
Après avoir quitté les Forces armées canadiennes, le résident d’elgin — une municipalité de 400 habitants en Montérégie, dont la mairesse est la mère de Stewart — s’est retrouvé à la tête de la filière québécoise de cette organisation criminelle qui a inondé le nord-est des États-unis de cannabis made incanada, entre 2005 et 2011.
BRÈCHE À LA FRONTIÈRE
« L’accusé a grandi en travaillant dans une ferme laitière et a ensuite servi son pays avec brio durant six ans dans l’armée. Puis, il a choisi comme mode de vie de s’enrichir dans la contrebande de stupéfiants », a déploré le procureur fédéral Grant Jaquith dans des documents judiciaires consultés par Le Journal.
La drogue transigée par Stewart passait toujours par la réserve mohawk d’akwesasne, un vaste territoire à cheval sur les deux pays et prisé par de nombreux réseaux de trafiquants canado-américains ayant fait l’objet d’enquêtes de la DEA.
Des dizaines de cargaisons de drogue ont ainsi traversé la frontière, en motoneiges ou par bateaux.
SACS DE HOCKEY
Le pot était entassé dans des sacs de hockey, à raison d’environ 50 livres par sac et au coût moyen de 3000 $ la livre.
« Stewart organisait l’envoi de 200 à 500 lb de marijuana par voyage », a relaté Me Jaquith au tribunal, en ajoutant que la marijuana était ensuite acheminée par voie terrestre dans d’autres États de la côte Est.
Cette combine payante est tombée à l’eau lorsque des camionneurs du réseau ont collaboré avec la DEA après s’être fait intercepter avec des chargements de pot.
Le bras droit de Stewart, Mathieu Forget, a admis avoir participé à « au moins » 50 livraisons et transporté plus de deux tonnes de pot en sol américain.
Forget, qui habitait à Saint-anicet, aussi en Montérégie, a été condamné à 10 ans d’incarcération le printemps dernier, soit un an et trois mois de moins que son patron.
REGRETS ET CONSÉQUENCES
Extradé devant la justice américaine au début de l’année, Stewart, 41 ans, a plaidé coupable et s’est dit repentant.
« Il a fait de mauvais choix qu’il regrettera pendant le reste de sa vie et il est prêt à en subir les conséquences », a plaidé son avocat, Lee Koch, ajoutant que la pire serait probablement d’être séparé de sa famille et privé de voir grandir son jeune fils.