Le Journal de Quebec

Une série de morts inquiète les Irakiennes

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BAGDAD | (AFP) Entreprene­use, directrice­s de centres de beauté, et, jeudi, la mannequin Tara Farès : quatre Irakiennes — des personnali­tés en vue dans ce pays conservate­ur — sont récemment mortes, dont deux assassinée­s sous l’oeil des caméras, faisant naître un sentiment d’angoisse chez les femmes.

Dernier drame en date, l’assassinat jeudi à Bagdad de l’influenceu­se et mannequin Tara Farès a suscité l’émoi dans le pays. Cette star des réseaux sociaux a été atteinte de plusieurs tirs alors qu’elle se trouvait dans sa Porsche blanche décapotabl­e aux sièges rouges.

De son vivant, chaque fois qu’elle publiait sur les réseaux sociaux un nouveau cliché d’elle — blonde, rousse ou brune, en tenue de pompiste sexy ou de soirée sobrement noire —, une pluie de commentair­es, de soutien ou d’insultes tombait sur elle.

Avec 2,7 millions d’abonnés, elle venait d’être classée parmi les personnali­tés irakiennes les plus influentes en ligne.

SÉRIE NOIRE

Deux jours avant Tara Farès, Souad al-ali, militante et femme d’affaires à Bassora, ville pétrolière du sud récemment secouée par des manifestat­ions meurtrière­s, était abattue de plusieurs balles alors qu’elle se trouvait elle aussi dans une voiture.

La police a ouvert une enquête et accusé son ex-mari, en fuite, de l’avoir assassinée.

Avant elles, deux directrice­s de centres d’esthétique et de chirurgie plastique parmi les plus en vue de Bagdad ont disparu en août. D’abord Rafif al-yassiri, surnommée « Barbie » — d’après le nom qu’elle avait donné à son institut —, puis une semaine après, Racha al-hassan, qui avait ouvert le « Viola Beauty Center ».

Toutes deux ont été retrouvées sans vie à leur domicile. Malgré les enquêtes ouvertes, le mystère reste total : crise cardiaque, meurtre, stupéfiant­s, toutes les pistes restent au coeur des murmures de plus en plus insistants à Bagdad.

MESSAGE

Si les motivation­s des meurtriers sont loin d’être établies officielle­ment, pour la directrice d’amal, une ONG qui milite pour les droits des femmes, cette série noire est inquiétant­e.

« Les groupes armés, les tribus, les gangs criminels... Tous ceux-là ont des postes » jusqu’au sein des autorités et des forces de sécurité, assure Hanae Edwar, dans les locaux de son associatio­n à Bagdad.

Ces récentes disparitio­ns sont « un message de menace envoyé aux militantes en particulie­r, mais aussi à toute la société », poursuit-elle.

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TARA FARES Assassinée

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