Le Journal de Quebec

Molinari parfait et l’europe championne

Le golfeur italien joue les héros avec cinq victoires sur cinq

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SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES | (AFP) L’italien Francesco Molinari, qui n’avait jamais connu le goût du succès lors de ses six précédents matches dans la prestigieu­se compétitio­n, s’est transformé en héros de la Coupe Ryder 2018, remportée hier par l’europe.

Après avoir concédé quatre défaites et deux nuls lors de ses deux premières participat­ions, en 2010 et 2012, il a réussi un retour éclatant. Avec un sans-faute : 5 victoires sur 5 !

Du jamais vu jusqu’alors de la part d’un joueur du Vieux Continent.

« Sincèremen­t, je ne fais pas la différence entre gagner cinq matches, seulement un seul ou bien tout perdre, cela ne signifie rien pour moi si vous ne ramenez pas le trophée à la maison », a assuré en conférence de presse un Molinari hilare, aux anges, le drapeau italien sur les épaules.

D’un tempéramen­t très réservé, même lorsqu’il est devenu le premier Italien à décrocher un Majeur, à l’omnium britanniqu­e en juillet, le discret Molinari, 35 ans, semble s’enflammer seulement en Coupe Ryder.

Le Turinois a brillé sur un parcours de l’albatros qu’il connaît très bien, puisqu’il a fini 2e de l’open de France en 2016. Non seulement en remportant tous ses matches, mais en rapportant le point scellant la victoire des Européens contre la Phil Mickelson.

Molinari s’est montré une force implacable de vendredi à dimanche à Saint-quentin-en-yvelines.

« There’s only one Molinari », pouvait chanter à tue-tête le public sur l’air de Guantaname­ra.

Il a donné une leçon de swing et confirmé ses progrès énormes au putt, qui était le domaine de prédilecti­on de son frère aîné Edoardo, ancien no 14 mondial.

BROMANCE AVEC FLEETWOOD

Pour leurs débuts en Coupe Ryder au Pays de Galles en 2010, le Britanniqu­e Tommy Fleetwood et Francesco Molinari étaient devenus la première fratrie depuis 1931 à gagner ensemble la compétitio­n.

Molinari a fait appel aux services de Dave Alred, ancien coach de performanc­e du rugbyman Jonny Wilkinson et, comme Fleetwood, à ceux du gourou du putting Phil Kenyon.

Sa paire avec l’anglais, baptisée « Moliwood » par les fans, a fait merveille en France. Le résultat d’une alchimie réelle entre ces deux grands amis, sur le circuit et dans la vie, comme le résume Fleetwood.

Le duo y a gagné une chanson, sur l’air de No limit du groupe de danse 2 Unlimited, déjà utilisé pour les Ivoiriens Kolo et Yaya Touré en soccer

Et le compte Twitter de l’équipe d’europe a publié samedi une vidéo où les deux hommes s’envoient des fleurs sur fond de coeurs roses pour saluer leur « bromance ».

PAS DES DIVAS

Fleetwood et Molinari ont pour point commun de ne pas avoir un comporteme­nt de divas. « On se complète vraiment bien, ça ne s’explique pas, c’est comme ça », a affirmé l’italien.

Ils ont d’abord sauvé les meubles vendredi matin en offrant le premier point à leur équipe, alors menée 3 à 0 par les Américains.

Et ils ont martyrisé Tiger Woods à trois reprises, même s’il est vrai que l’américain n’a pas été aidé par ses partenaire­s, Patrick Reed et Bryson Dechambeau.

Molinari n’est sans doute plus impression­né par le Tigre depuis qu’il a partagé sa partie lors de son triomphe à l’omnium britanniqu­e.

Son demi-point glané face à Woods avait scellé la victoire de l’europe en 2012 lors du fameux Miracle de Medinah.

Pour son équipier, le Suédois Alex Noren, c’est simple, « c’est un futur no 1 mondial. »

GARCIA AU SOMMET

L’espagnol Sergio Garcia, grâce à sa victoire en simple face à Rickie Fowler, est devenu le joueur ayant marqué le plus de points dans l’histoire de la Coupe Ryder (25,5), soit un demi-point de plus que le légendaire Nick Faldo.

Avec 25,5 points, dont trois marqués ce week-end au Golf National, il devance aussi Billy Casper, le meilleur Américain de l’histoire de cette classique (23,5 pts entre 1959 et 1983).

« Je ne pleure pas normalemen­t, mais je n’ai pas pu me retenir. Quelle semaine ! », a déclaré Garcia, 38 ans, sur Sky Sport. C’est la 6e fois qu’il remporte la Coupe Ryder, en neuf participat­ions.

L’invitation offerte à l’espagnol par le capitaine Thomas Björn avait pourtant fait jaser. Le vainqueur du Masters 2017 venait de vivre une saison bien morne, sans passer un seul cut en Majeur, et sa présence avait laissé sceptiques bon nombre d’observateu­rs.

« Cela a été une année difficile, mais je me suis battu vraiment fort. Je remercie Thomas Björn d’avoir cru en moi », a ajouté l’espagnol.

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