Débâcle au Parti québécois
Jean-françois Lisée quitte son poste du chef après le pire revers du parti depuis 1976
À l’aube de son 50e anniversaire, le Parti québécois a connu hier soir son pire résultat électoral depuis 1976. Défait dans sa circonscription de Rosemont par le solidaire Vincent Marissal, Jean-françois Lisée a annoncé sa démission à titre de chef du parti.
« Le verdict de Rosemont met également un terme à l’emploi le plus formidable que j’aie jamais eu, celui de chef du Parti québécois », a-t-il déclaré dans son discours de défaite.
Au moment d’écrire ces lignes, les troupes de Jean-françois Lisée avaient obtenu neuf sièges et un peu plus de 17 % du vote populaire. Au déclenchement de la campagne électorale, le PQ comptait 28 députés.
Si le PQ n’obtient pas 12 sièges ou 20 % du vote populaire, il est à risque de perdre son statut de parti reconnu à l’assemblée nationale qui lui garantit un temps de parole à l’assemblée nationale, ainsi que des budgets de recherche pour son travail d’opposition.
Le chef péquiste a confié que la volonté de changement qui a porté la CAQ au pouvoir était un « courant puissant, irrésistible ».
« Pour l’emporter, il nous fallait remonter les chutes du Niagara à la rame », a-t-il illustré. Pendant ce temps, « d’autres travaillaient, dans nos circonscriptions, pour nous arracher des rames », a ajouté M. Lisée en référence à QS.
DES EX-MINISTRES DÉFAITS
Si le congrès solidaire avait accepté le pacte électoral l’an dernier, « il y a fort à parier que l’élection de ce soir offrirait un tout autre résultat », a-t-il lancé.
Le chef a mordu la poussière, mais sa vice-cheffe, Véronique Hivon, a été réélue dans Joliette. Après avoir fait campagne aux côtés du chef, celle-ci sera en bonne position dans l’éventualité d’une course à la chefferie.
Plusieurs ténors du parti, dont d’ex-ministres du gouvernement Marois, ont perdu leurs sièges lundi soir. Alain Therrien dans Sanguinet, Nicolas Marceau, dans Rousseau, et Mathieu Traversy dans Terrebonne ont été défaits par des candidats de la CAQ.
Québec solidaire a aussi fait mal aux troupes péquistes.
À Montréal, Carole Poirier a été délogée par le solidaire Alexandre Leduc. Dans la Capitale-nationale, la circonscription de Taschereau, autrefois représentée par Agnès Maltais, est passée aux mains de la solidaire Catherine Dorion.
Outre Joliette et Marie-victorin (Longueuil), les gains du PQ se concentrent dans l’est du Québec, soit au Saguenay, dans le Bas-du-fleuve, sur la Côte-nord et en Gaspésie. Sylvain Gaudreault, Pascal Bérubé, Harold Lebel et la jeune députée Catherine Fournier sont parmi les visages connus qui seront de retour sur les banquettes du parlement.
« POUR L’EMPORTER, IL NOUS FALLAIT REMONTER LES CHUTES DU NIAGARA À LA RAME »
– Jean-françois Lisée