Le Journal de Quebec

Débâcle au Parti québécois

Jean-françois Lisée quitte son poste du chef après le pire revers du parti depuis 1976

- PATRICK BELLEROSE

À l’aube de son 50e anniversai­re, le Parti québécois a connu hier soir son pire résultat électoral depuis 1976. Défait dans sa circonscri­ption de Rosemont par le solidaire Vincent Marissal, Jean-françois Lisée a annoncé sa démission à titre de chef du parti.

« Le verdict de Rosemont met également un terme à l’emploi le plus formidable que j’aie jamais eu, celui de chef du Parti québécois », a-t-il déclaré dans son discours de défaite.

Au moment d’écrire ces lignes, les troupes de Jean-françois Lisée avaient obtenu neuf sièges et un peu plus de 17 % du vote populaire. Au déclenchem­ent de la campagne électorale, le PQ comptait 28 députés.

Si le PQ n’obtient pas 12 sièges ou 20 % du vote populaire, il est à risque de perdre son statut de parti reconnu à l’assemblée nationale qui lui garantit un temps de parole à l’assemblée nationale, ainsi que des budgets de recherche pour son travail d’opposition.

Le chef péquiste a confié que la volonté de changement qui a porté la CAQ au pouvoir était un « courant puissant, irrésistib­le ».

« Pour l’emporter, il nous fallait remonter les chutes du Niagara à la rame », a-t-il illustré. Pendant ce temps, « d’autres travaillai­ent, dans nos circonscri­ptions, pour nous arracher des rames », a ajouté M. Lisée en référence à QS.

DES EX-MINISTRES DÉFAITS

Si le congrès solidaire avait accepté le pacte électoral l’an dernier, « il y a fort à parier que l’élection de ce soir offrirait un tout autre résultat », a-t-il lancé.

Le chef a mordu la poussière, mais sa vice-cheffe, Véronique Hivon, a été réélue dans Joliette. Après avoir fait campagne aux côtés du chef, celle-ci sera en bonne position dans l’éventualit­é d’une course à la chefferie.

Plusieurs ténors du parti, dont d’ex-ministres du gouverneme­nt Marois, ont perdu leurs sièges lundi soir. Alain Therrien dans Sanguinet, Nicolas Marceau, dans Rousseau, et Mathieu Traversy dans Terrebonne ont été défaits par des candidats de la CAQ.

Québec solidaire a aussi fait mal aux troupes péquistes.

À Montréal, Carole Poirier a été délogée par le solidaire Alexandre Leduc. Dans la Capitale-nationale, la circonscri­ption de Taschereau, autrefois représenté­e par Agnès Maltais, est passée aux mains de la solidaire Catherine Dorion.

Outre Joliette et Marie-victorin (Longueuil), les gains du PQ se concentren­t dans l’est du Québec, soit au Saguenay, dans le Bas-du-fleuve, sur la Côte-nord et en Gaspésie. Sylvain Gaudreault, Pascal Bérubé, Harold Lebel et la jeune députée Catherine Fournier sont parmi les visages connus qui seront de retour sur les banquettes du parlement.

« POUR L’EMPORTER, IL NOUS FALLAIT REMONTER LES CHUTES DU NIAGARA À LA RAME »

– Jean-françois Lisée

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PHOTO AGENCE QMI, SÉBASTIEN ST-JEAN Jean-françois Lisée a annoncé sa démission devant les partisans péquistes réunis hier soir à l’usine C de Montréal.

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