Proulx, seul survivant du Parti libéral à Québec
Le château fort de Jean-talon a résisté au vent de changement dans la région
La forteresse rouge de Jean-talon a résisté, hier, à l’assaut des troupes de François Legault à Québec. Sébastien Proulx est le seul libéral de la région qui a sauvé son siège à l’assemblée nationale.
Le ministre sortant de l’éducation a sauvé en quelque sorte l’honneur du PLQ en évitant à son parti l’humiliation d’être complètement rayé de la carte régionale.
La circonscription de Jean-talon, rouge depuis 1966, fera désormais office de village gaulois libéral à Québec, étant encerclé par des députés de la Coalition avenir Québec et de Québec solidaire.
L’ambiance était loin d’être à la fête au rassemblement régional du Parti libéral à l’hôtel Plaza. L’annonce du réseau TVA, qui a prédit un gouvernement caquiste dès 20 h 15, a semé la consternation dans la salle où étaient réunis une poignée de militants.
Le seul moment de réjouissance locale est survenu lorsque la victoire de Sébastien Proulx a été confirmée au micro par l’animatrice de la soirée, qui se rabattait la plupart du temps sur les gains libéraux à l’extérieur de la région.
FIER DU BILAN DE SON PARTI
À son arrivée en fin de soirée, celui qui occupe aussi le poste de ministre responsable de la région de Québec a été chaudement applaudi.
Il s’est dit « touché » par le soutien des électeurs de Jean-talon, puis il a salué ses collègues défaits qui n’ont pas à rougir de leur bilan, selon lui, ni à Québec ni au Québec.
Interrogé sur la déconfiture de son parti, il était toutefois à court d’explications. « Ce soir [hier], ce n’est pas le temps des réponses, c’est la soirée des questions. On va prendre acte de ce qui s’est passé [...] Ce n’est pas le temps de commencer à chercher c’est de la faute à qui. Moi, je respecte le jugement des gens », a-t-il déclaré.
INTÉRESSÉ PAR LA CHEFFERIE ?
M. Proulx a dit vouloir jouer son rôle dans l’opposition officielle avec « dignité ». Quant à une éventuelle course à la chefferie, si M. Couillard devait démissionner, le député de Jean-talon n’a jamais voulu dire s’il était intéressé.
« Écoutez, moi, je ne suis pas là du tout. M. Couillard est le chef du Parti libéral. Moi, je suis de retour en politique en raison de M. Couillard, c’est un homme extraordinaire, qui a bien servi le Québec, d’une grande intelligence et qui aime passionnément le Québec. Je veux lui dire que ç’a été un honneur de servir à ses côtés, et s’il décide de rester, on va travailler avec lui. Je lui laisse ses moments de réflexion. »