Les coudées franches
Ce matin, quelle que soit notre allégeance politique, nous pouvons nous réjouir de savoir que nous vivons encore dans une démocratie qui permet l’alternance politique.
Élu avec une forte majorité, François Legault aura les coudées franches pour quatre ans. On a parfois critiqué l’aspect brouillon de certaines de ses propositions et son manque de fini. Les esprits chagrins qui rappelleront ces aspects devront se rappeler que les Québécois lui ont offert la pleine légitimité pour gouverner, une couronne et un sceptre pour lesquels il a lutté courageusement, en ne choisissant pas la voie facile.
Ceux qui l’ont suivi dans l’aventure ont maintenant l’occasion d’inscrire leur marque dans notre histoire de la manière la plus noble qui soit.
SE RÉINVENTER
Le scrutin d’hier invite également le reste de la classe politique à une remise en question aussi importante en proportion que la victoire de la Coalition avenir Québec.
Le Parti libéral en était venu à gouverner comme s’il ne pouvait plus être battu. Sachant qu’il devait son salut électoral à sa clientèle non francophone, il a tourné le dos à son passé nationaliste et réformateur. Il devra se réinventer.
Pour le Parti québécois, le verdict est cruel. Parmi les rescapés de la débâcle d’hier demeurent certains de ses meilleurs éléments, comme Pascal Bérubé, Sylvain Gaudreault et Véronique Hivon. Entre un sabordement qui ne viendra pas et une agonie en apparence inévitable qui ne ferait pas honneur à la grande histoire de ce parti, il devra redéfinir son identité.
UNE ASSEMBLÉE FÉDÉRALISTE
Québec solidaire, finalement, sort de cette course en triomphateur, ayant largement dépassé les pronostics et même ses propres objectifs. La force orange ne reculera plus. Toutefois, il ne faut pas négliger de remarquer que la dizaine de députés qui arriveront à Québec bientôt entreront dans l’assemblée nationale la plus fédéraliste et la plus à droite depuis la Révolution tranquille.
Du point de vue des progressistes et des souverainistes, ce n’est pas quelque chose dont il faut se réjouir.