Le Journal de Quebec

Les attentes du milieu des affaires sont très élevées

François Legault devra se faire rassurant face au seuil d’immigratio­n

- PHILIPPE ORFALI Le Journal de Montréal YVES-THOMAS DORVAL PDG du Conseil du patronat du Québec (CPQ)

Le monde québécois des affaires sert un accueil chaleureux au nouveau gouverneme­nt de la Coalition avenir Québec (CAQ). Mais ce dernier aura fort à faire pour rassurer face à sa promesse de réduire les seuils d’immigratio­n en pleine pénurie de main-d’oeuvre.

De tous les partis, la CAQ est probableme­nt celui dont les engagement­s se rapprochai­ent le plus des priorités des gens d’affaires. Sauf sur la question de l’immigratio­n : François Legault s’est engagé à abaisser de 50 000 à 40 000 le seuil d’immigratio­n dès 2019 avant de le rehausser progressiv­ement.

« Il y a une inquiétude liée à cet engagement, parce qu’on a besoin de travailleu­rs », a indiqué Yves-thomas Dorval, le PDG du Conseil du patronat du Québec (CPQ).

« Nous, sur le terrain, on voit que la maind’oeuvre [québécoise] n’est plus suffisante, on a besoin de l’immigratio­n. On espère qu’on va pouvoir travailler avec la CAQ pour trouver des solutions. On n’a pas le choix, on a 1,5 million d’emplois à combler d’ici cinq ans. »

HAUSSER LES SEUILS

Même son de cloche du côté de Michel Leblanc, de la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain. « M. Legault nous dit que c’est temporaire, que c’est pour réussir une meilleure rétention des immigrants et qu’il va ensuite les ramener à la hausse. On va suivre le gouverneme­nt. Les entreprise­s de partout vont demander au gouverneme­nt de rehausser les seuils. »

Vice-présidente de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te, Martine Hébert salue l’intention de la CAQ de mieux « arrimer » les compétence­s des immigrants sélectionn­és et celles requises pour les postes vacants.

« En ce moment, il y a un mauvais casting », dit-elle, rappelant que ce sont principale­ment les secteurs manufactur­ier, des soins de santé et du commerce au détail qui sont touchés.

DES TRAVAILLEU­RS INQUIETS

Du côté des syndicats, l’élection d’un gouverneme­nt de la CAQ ne surprend pas, mais elle n’enchante pas. Le parti s’est prononcé à maintes reprises contre la hausse du salaire minimum à 15 $ qui est présenteme­nt à 12 $. La Centrale des syndicats nationaux exige du prochain gouverneme­nt une politique de soutien au secteur industriel et manufactur­ier. « M. Legault a parlé d’attirer des emplois à 25 $, 30 $ l’heure. Il devra s’assurer de garder au Québec les emplois à bons salaires que nous avons déjà ! Il est désolant d’assister à la délocalisa­tion de nombre d’entreprise­s et de voir des contrats gouverneme­ntaux, comme ceux qui auraient dû être accordés au chantier maritime Davie ou à l’usine Bombardier de La Pocatière, être attribués à l’étranger », dit le président Jacques Létourneau.

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PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E La pénurie de travailleu­rs est telle que des plongeurs comme Stéphane Lizotte du restaurant Portofino dans le Vieux-québec touchent maintenant bien plus que le salaire minimum.
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