Arrêté pour inceste par la police de Québec... en Colombie
Un homme de 43 ans, arrêté en Colombie par les policiers du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), est accusé de contacts sexuels, inceste, voies de fait et voies de fait armées à l’endroit de deux de ses enfants, qui étaient d’âge mineur au moment des faits.
L’homme, dont l’identité ne sera pas dévoilée afin de protéger celles des victimes, a comparu hier matin, au palais de justice de Québec. La cause a été remise à aujourd’hui.
La présence d’un interprète espagnol a été demandée pour faciliter la compréhension de l’individu, qui s’exprime peu en français.
ENQUÊTE AMORCÉE EN 2015
L’arrestation de l’homme d’origine colombienne fait suite à une enquête amorcée en 2015 après le dépôt de plaintes par les victimes.
Les faits reprochés en matière d’inceste et de contacts sexuels se sont produits entre janvier 2014 et avril 2015. Au sujet des voies de fait, les événements reprochés se seraient produits entre octobre 2010 et avril 2015.
« Il s’agit d’un Colombien qui avait reçu son titre de résident permanent au Canada. À la suite des faits reprochés, l’homme est retourné vivre dans son pays », indique David Poitras, porte-parole au SPVQ.
Dans un communiqué, le SPVQ a expliqué que le dossier est devenu complexe, car l’homme s’était établi hors du Canada: « Un protocole d’entente multisectorielle a été déclenché. »
RECHERCHÉ PAR INTERPOL
Il était d’ailleurs dans la liste des personnes recherchées par INTERPOL, l’organisation internationale de police. Le suspect était détenu en Colombie depuis l’automne 2017, selon le porte-parole.
Pour mener à terme un tel dossier d’enquête, arrêter le suspect dans un autre pays et faire autoriser l’extradition de ce dernier, les autorités doivent prendre en compte plusieurs éléments.
En premier lieu, le suspect doit avoir commis un acte grave, comme un crime grave contre la personne, ce qui est le cas dans le présent dossier.
Ensuite, le ministère de la Justice du Canada doit obtenir les autorisations pour localiser le suspect et finalement le ramener au pays.
« Le suspect était détenu à Bogota. Le ministère de la Justice du Canada a reçu l’autorisation d’extradition de la Colombie. Mais le suspect a contesté son extradition. Finalement, cette contestation a été refusée, et il a été ramené au pays », dit M. Poitras.
Dans ce dossier, la police de Québec a dû travailler en partenariat avec le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), la Gendarmerie royale du Canada, le ministère de la Justice du Canada, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, l’agence des services frontaliers du Canada et Interpol.