Le Journal de Quebec

Nouvelle attitude, vraiment ?

- – Propos recueillis par Gilles Moffet

Il est vrai qu’on n’empile pas de points au classement dans les matchs préparatoi­res, mais je vous avoue que je suis déçu du camp d’entraîneme­nt du Canadien. D’accord, ce fut mieux que l’an dernier et le jeune Jesperi Kotkaniemi a épaté. J’aurais toutefois aimé voir un meilleur exemple de la part des vétérans.

J’ai souvent répété que les vétérans devaient démontrer du leadership. C’est à eux de prendre charge et je n’ai rien vu de ça au camp d’entraîneme­nt. Marc Bergevin a grandement insisté sur l’attitude, mais à date, je n’ai pas vu un seul leader du Canadien avec le couteau entre les dents. Où est donc cette nouvelle attitude tant espérée de la part de Bergevin ?

On s’entend que le joueur clé est Carey Price. Il a été correct au camp, sans plus. À la suite de sa mauvaise saison et à celle de l’équipe, j’aurais aimé qu’il lance un message clair dès le début du camp, comme quoi il allait rebondir. De plus, il entame la première année de son nouveau contrat.

Ses trophées Vézina et Hart remontent à la saison 2014-15. Ça commence à être loin et on ne sait plus si on doit parler de lui comme un des meilleurs gardiens de la ligue. Pour la première fois de sa carrière, Price a des choses à prouver et j’espère qu’il ressent un certain sentiment d’urgence.

La saison débute demain, à Toronto, et Price peut nous sortir une performanc­e magistrale et démontrer qu’il est vraiment de retour et en mission. Il est la pierre angulaire du Canadien et s’il accorde trois buts par match, le Tricolore sera rapidement sorti de la course aux séries éliminatoi­res. Il n’a plus droit à l’erreur, autant pour l’équipe que pour sa propre réputation.

A-t-il le même désir qu’un Patrick Roy ou un Martin Brodeur ?

Price ne s’est jamais cassé la tête avec ses performanc­es au camp d’entraîneme­nt, mais cette année, particuliè­rement, j’aurais aimé le voir se présenter avec une attitude de recrue. On le sait, les jeunes abordent chaque match au camp comme si c’était un match numéro sept des séries éliminatoi­res, mais pour Price, ça semblait encore être de la routine.

Je ne partirai pas en peur avec ça, mais disons que c’est plus facile d’amorcer la saison en confiance lorsque tu connais un bon camp, surtout dans un marché comme Montréal.

L’ATTITUDE DE BERGEVIN ET JULIEN

J’ai toujours dit que la bonne attitude commence en haut, mais Marc Bergevin et Claude Julien m’ont laissé perplexe avec leur décision de faire jouer Jonathan Drouin à l’aile.

À l’été 2017, ils sont allés le chercher à Tampa Bay pour en faire un joueur de centre numéro un qui alimentera­it Max Pacioretty. Pacioretty n’est plus là et Drouin se retrouve à l’aile. Où est la logique là-dedans ?

L’adaptation n’a pas été facile pour Drouin, mais en fin de saison, on avait vu des progrès et j’aimais le fait qu’il disait vouloir relever le défi, cette saison, comme joueur de centre. Il s’est placé la tête sur la bûche et j’aurais aimé qu’on lui fasse débuter la saison au centre. Là c’est comme si on lui disait qu’on avait déjà perdu confiance en lui à cette position.

J’aurais aimé voir Drouin débuter la saison au centre

L’EFFET GALCHENYUK

Ce n’est rien pour gonfler la confiance de Drouin à l’aube d’une nouvelle saison fort importante sur le plan personnel. J’ai l’impression qu’il y a un effet Galchenyuk dans cette décision. Le Canadien a été patient en voulant faire de Galchenyuk un joueur de centre, mais ça n’a pas été concluant. Ça explique peut-être pourquoi on se résigne rapidement à replacer Drouin à l’aile, mais ce n’est pas un message très motivateur envers Drouin. C’est même un geste de panique.

Bref, je ne suis pas emballé par ce que j’ai vu à date.

 ?? PHOTO USA TODAY ?? On saura bientôt si Carey Price est de retour parmi la crème des gardiens de but.
PHOTO USA TODAY On saura bientôt si Carey Price est de retour parmi la crème des gardiens de but.

Newspapers in French

Newspapers from Canada