« Son nom est gravé dans l’éternité »
PARIS | (AFP) Il rêvait de chanter jusqu’à cent ans la vie, l’amour, la nostalgie, le temps qui passe. Charles Aznavour, le dernier des géants de la chanson française et son inlassable ambassadeur à travers le monde, s’est éteint dans la nuit de dimanche à hier à l’âge de 94 ans.
« C’est avec une profonde tristesse que la famille Aznavour informe du décès de Charles Aznavour. Son nom est gravé dans l’éternité, et sa mémoire est toujours vivante ! », a annoncé sa famille sur son compte Facebook.
VAGUE DE TRISTESSE
C’est dans les Alpilles, en Provence, dans le sud-est de la France où il aimait tant se reposer, que Charles Aznavour s’est éteint, suscitant une vague de tristesse chez ses admirateurs de toutes générations.
« Profondément français, attaché viscéralement à ses racines arméniennes, reconnu dans le monde entier, Charles Aznavour aura accompagné les joies et les peines de trois générations. Ses chefs-d’oeuvre, son timbre, son rayonnement unique lui survivront longtemps », a twitté Emmanuel Macron. Le premier ministre arménien Nikol Pachinian a déploré « une perte énorme pour le monde entier », rendant hommage à « un fils exceptionnel du peuple arménien ».
INÉPUISABLE
Le chanteur aux plus de 70 ans de carrière avait repris la scène en septembre avec deux concerts au Japon et s’apprêtait à repartir en tournée cet automne avec plusieurs dates en France.
Ces derniers mois pourtant, il avait dû annuler quelques représentations. D’abord en avril à Saint-pétersbourg, victime d’un tour de reins. Puis en mai, en raison d’une fracture de l’humérus gauche, après une chute.
« Je ne suis pas vieux, je suis âgé. Ce n’est pas pareil », se plaisait-il à nuancer. Une façon espiègle de défier le poids des années pour celui dont le couronnement artistique était venu assez tardivement, à 36 ans, le 12 décembre 1960 à l’alhambra.
Ce soir-là, il donna le concert de la dernière chance devant le Tout-paris ainsi que des critiques, qui ne croyaient pas en son talent scénique et raillaient sa voix. Il mit tout le monde d’accord avec sa performance habitée de J’me voyais déjà, qui raconte les illusions perdues d’un artiste.
Celui qui s’est également formé par la danse classique et le théâtre a aussi brillé au cinéma, en quelque 80 films.