Legault réitère son engagement envers le 3e lien et le tramway
Québec solidaire craint cependant pour le réseau de transport structurant
Au lendemain de son élection à la tête d’un gouvernement majoritaire, le nouveau premier ministre François Legault a réitéré son engagement envers le troisième lien et le réseau de transport structurant de la Ville de Québec.
« On va respecter nos engagements. Et le tramway à Québec et le troisième lien sont importants. On va commencer la construction du troisième lien durant le mandat. Puis, le tramway, on va avec M. Labeaume se donner un échéancier », a assuré M. Legault, hier après-midi, lors d’un point de presse.
Éric Caire, député caquiste de La Peltrie, a ajouté que « la priorité » du gouvernement sera de réaliser sa promesse du troisième lien.
« Maintenant, ce n’est pas (contradictoire) avec le fait que la priorité de la Ville de Québec, c’est le système de transport structurant pour lequel nous serons des partenaires. »
Heureux d’avoir été réélu dans La Peltrie, M. Caire n’a pas voulu dire s’il espérait un poste de ministre. « J’ai atteint mes objectifs. Le premier ministre décidera de qui il veut avoir dans son équipe », a-t-il déclaré.
DES CRAINTES
De son côté, Catherine Dorion, nouvelle députée solidaire dans Taschereau, a dit craindre que le projet de troisième lien conduise le nouveau gouvernement caquiste à abandonner carrément le réseau de transport structurant de la Ville de Québec.
« J’ai peur qu’ils [les caquistes] disent : ça va être les deux ou rien, a-t-elle mentionné hier au Journal. Ils vont faire de la politique avec ça et c’est ce que je trouve plate. »
Selon elle, « il faut absolument que le projet de transport structurant se fasse. C’est une nécessité. Ça fait longtemps que les Métrobus sont pleins ».
MOBILISATION CONTRE LE PROJET
Affirmant que « la campagne pour le troisième lien est là dans les radios privées depuis des années », Mme Dorion a promis que son parti sera le fer de lance de la mobilisation contre ce mégaprojet.
« Heureusement que ce projet n’ira pas aussi vite que ce que Legault dit, a-t-elle avancé. Quand ça va commencer, on va faire de la recherche et ajouter de l’information dans le débat public. »
D’après elle, un troisième lien « va empirer le problème de congestion. S’il y a plus d’étalement urbain, il y a plus de trafic au centre-ville ».
Si le tracé du tramway est prolongé, l’administration Labeaume privilégie de se rendre jusqu’à la rue Périgord, pour 75 millions $, plutôt qu’à de la Faune ou à Marly.
La question du tracé du tramway a de nouveau rebondi hier au conseil municipal de Québec, en réponse à une question du conseiller de Démocratie Québec, Jean Rousseau, qui voulait savoir si la Ville a l’intention d’aller de l’avant avec le prolongement jusqu’à de la Faune, comme l’ont proposé les libéraux en campagne électorale, pour un coût de 70 à 100 millions $.
SEGMENT DE 2 KM
La Ville privilégie plutôt d’étirer le tramway de 2 km entre Louis-xiv et Périgord. La suggestion a été faite par une citoyenne lors de la séance de consultation à Charlesbourg, a indiqué le maire, Régis Labeaume. L’endroit dispose d’espace suffisant pour construire une gare, un garage et un stationnement incitatif.
La Ville a proposé ce prolongement à l’ancien gouvernement libéral, qui a pour sa part demandé de pousser la réflexion plus loin et d’étudier la possibilité de se rendre jusqu’à de la Faune.
« Périgord est très faisable pour 75 millions $ et c’est une excellente idée. De la Faune, c’est plus compliqué. Il y a une pente qui est assez considérable », a soutenu le maire.
Le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, a dénoncé les « dépassements de coûts avant même que les plans et devis soient faits ».
Il ne s’agit pas de dépassements de coûts, a réagi le maire. « Slackez un peu, prenez votre gaz égal », a-t-il lancé, avant de se faire ramener à l’ordre par la présidente du conseil, Geneviève Hamelin. « Si le gouvernement veut, on le fait. Sinon, on ne le fait pas. »
M. Gosselin a aussi demandé pourquoi les résidents du nord de Charlesbourg avaient droit à ce prolongement et pas ceux du secteur Marly, où est situé le ministère du Revenu, qui loge 3200 fonctionnaires.
« Le coût ne justifie pas d’aller au Revenu », a répondu M. Labeaume. « Et il y a un boisé. À un moment donné, il faut faire des choix. »
DES SOLUTIONS POUR PIE-XII
Pour les résidents du secteur PieXII, qui s’inquiètent de voir passer le tramway dans leur cour arrière, le maire a lancé un message.
« On est en train de travailler très, très fort pour faire en sorte que le tracé devienne un avantage pour ceux et celles qui restent là. »