Le Journal de Quebec

Facebook contraint de fournir les données d’une publicatio­n litigieuse

Un homme coupable de violence conjugale intente une poursuite de 27 500 $

- NICOLAS SAILLANT

Un juge de la Cour du Québec force Facebook à transmettr­e les commentair­es ainsi que le nombre de « j’aime » et de partages d’une publicatio­n dans le cadre d’une poursuite en diffamatio­n contre un homme coupable de violence conjugale.

En septembre 2017, Steve Genest, de Lévis, était accusé de voies de fait et de harcèlemen­t à l’endroit d’une conjointe. Selon ses antécédent­s, il s’agissait de la cinquième fois que l’homme commettait de tels gestes de violence à l’endroit de femmes.

Si Genest a été condamné à sept mois d’emprisonne­ment, ce dernier a pu bénéficier d’une libération conditionn­elle pendant les procédures.

C’est à la suite de cette libération conditionn­elle qu’un homme, Alain Bédard, avait publié un message sur sa page Facebook utilisant la photo de l’accusé et mettant en garde les gens contre l’accusé.

LES VRAIS CHIFFRES

Steve Genest a toutefois répliqué avec une poursuite de 27 500 $ contre l’auteur du message, affirmant qu’il avait « colporté des informatio­ns mensongère­s » à son endroit en plus d’utiliser une photo de lui sans son consenteme­nt.

Le message en question aurait été « partagé plusieurs milliers de fois », selon la requête introducti­ve d’instance.

Or, au cours des procédures, un litige s’est installé entre Genest, qui affirme qu’il y avait eu deux publicatio­ns sur Facebook à son endroit, et le défendeur, qui prétend avoir publié un seul message, tout en ajoutant qu’il n’était pas responsabl­e des commentair­es des autres.

Genest souhaite donc avoir l’intégralit­é des publicatio­ns, commentair­es, « j’aime » et partages dans cette cause afin de légitimer le montant exigé. Sauf que Facebook « n’était pas représenté à l’audience malgré le fait que la présente demande lui ait été dûment signifiée », indique le juge Christian Brunelle.

RÉPONSE ATTENDUE

Puisque Genest a le fardeau de la preuve, le juge a ordonné à Facebook Canada Ltd. de communique­r aux parties « les commentair­es publics », le nombre de personnes qui ont cliqué sur l’icône « j’aime » et qui « ont partagé à d’autres sans le commenter, le message publié ».

Le magistrat attend la réponse de Facebook avant de débattre du fond du dossier.

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STEVE GENEST Coupable

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