Le Journal de Quebec

Les intervenan­ts de la rue parlent de « non-sens »

- NICOLAS SAILLANT

L’interdicti­on de fumer du pot dans l’ensemble de la ville de Québec est un « non-sens » qui risque de mener à un « cercle vicieux », selon des intervenan­ts de la rue.

« La question, c’est : “On a le droit où ?” » lance, visiblemen­t mécontent, Mario Gagnon, directeur de Point de Repères, qui traite avec la clientèle marginalis­ée de Québec.

« ZONES TAMPONS » NÉCESSAIRE­S

« C’est un frein au gain obtenu par rapport à la modificati­on de la loi [sur la légalisati­on du cannabis]. »

M. Gagnon en a particuliè­rement contre le règlement qui permet aux policiers de donner une infraction contre l’intoxicati­on sur la voie publique, une amende souvent décernée aux marginaux.

« Ça va augmenter le nombre d’amendes que les gens n’ont souvent pas les moyens de payer et se traduire par l’emprisonne­ment qui coûte cher aux contribuab­les », dit-il.

Pour sa part, le Regroupeme­nt pour l’aide aux itinérants et itinérante­s de Québec (RAIIQ) croit que des « zones tampons » sont nécessaire­s pour la cohabitati­on.

« Si on interdit partout en sachant très bien qu’il y en a déjà de la consommati­on de cannabis dans les rues, même si on met en place des mesures plus répressive­s, les personnes ne disparaiss­ent pas », indique Magalie Lapointe.

RÈGLEMENT « SANS NUANCES »

Sachant le dossier déjà complexe, les intervenan­ts estiment que l’ajout de règlements municipaux « sans nuances » risque de mener à un « cercle vicieux ».

La nouvelle députée solidaire du centre-ville de Québec, Catherine Dorion, s’est d’ailleurs inscrite en faux contre la décision de Québec.

« C’est de toute façon difficile à mettre en applicatio­n, a-t-elle dit. Va-t-il y avoir du profilage ? »

La Direction de santé publique qui a fait une sortie publique la semaine passée pour prévenir les villes contre leur désir d’adopter la ligne dure n’a pas souhaité s’immiscer dans la décision de la Ville de Québec. - Avec la collaborat­ion

de Taïeb Moalla

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PHOTO D’ARCHIVES, STEVENS LEBLANC Mario Gagnon, directeur général de l’organisme Point de Repères.

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