Les intervenants de la rue parlent de « non-sens »
L’interdiction de fumer du pot dans l’ensemble de la ville de Québec est un « non-sens » qui risque de mener à un « cercle vicieux », selon des intervenants de la rue.
« La question, c’est : “On a le droit où ?” » lance, visiblement mécontent, Mario Gagnon, directeur de Point de Repères, qui traite avec la clientèle marginalisée de Québec.
« ZONES TAMPONS » NÉCESSAIRES
« C’est un frein au gain obtenu par rapport à la modification de la loi [sur la légalisation du cannabis]. »
M. Gagnon en a particulièrement contre le règlement qui permet aux policiers de donner une infraction contre l’intoxication sur la voie publique, une amende souvent décernée aux marginaux.
« Ça va augmenter le nombre d’amendes que les gens n’ont souvent pas les moyens de payer et se traduire par l’emprisonnement qui coûte cher aux contribuables », dit-il.
Pour sa part, le Regroupement pour l’aide aux itinérants et itinérantes de Québec (RAIIQ) croit que des « zones tampons » sont nécessaires pour la cohabitation.
« Si on interdit partout en sachant très bien qu’il y en a déjà de la consommation de cannabis dans les rues, même si on met en place des mesures plus répressives, les personnes ne disparaissent pas », indique Magalie Lapointe.
RÈGLEMENT « SANS NUANCES »
Sachant le dossier déjà complexe, les intervenants estiment que l’ajout de règlements municipaux « sans nuances » risque de mener à un « cercle vicieux ».
La nouvelle députée solidaire du centre-ville de Québec, Catherine Dorion, s’est d’ailleurs inscrite en faux contre la décision de Québec.
« C’est de toute façon difficile à mettre en application, a-t-elle dit. Va-t-il y avoir du profilage ? »
La Direction de santé publique qui a fait une sortie publique la semaine passée pour prévenir les villes contre leur désir d’adopter la ligne dure n’a pas souhaité s’immiscer dans la décision de la Ville de Québec. - Avec la collaboration
de Taïeb Moalla