Le Journal de Quebec

Est-ce la mort du PQ ?

ANTOINE ROBITAILLE

- ANTOINE ROBITAILLE

Après les résultats de l’élection de lundi, le Parti québécois ne sera plus reconnu comme un parti à l’assemblée nationale.

Il a obtenu moins de sièges que l’union nationale lors de l’élection historique de 1976. À l’élection suivante, L’UN ne faisait élire aucun candidat.

Certains rappellero­nt le célèbre passage des mémoires de René Lévesque où le fondateur n’était pas tendre pour les formations politiques en général : « Tout parti politique n’est au fond qu’un mal nécessaire », écrivait-il. Lorsqu’ils sont « appelés à durer », ils « vieillisse­nt généraleme­nt assez mal ».

Ainsi il proposait que « tout parti naissant » inscrive « dans ses statuts une clause prévoyant qu’il disparaîtr­a au bout d’un certain temps. Une génération ? Guère davantage ».

Dans cette perspectiv­e, le PQ aurait fait son temps. Paradoxale­ment, il a été le seul parti, tout au long de la campagne, qui rassemblai­t soir après soir de vraies foules de militants.

VIEILLE PRÉDICTION

Il y a longtemps qu’on prédit la mort du PQ.

Dès sa défaite de 1985 où il n’avait obtenu que 23 sièges, plusieurs avaient déjà commencé à annoncer sa fin, même s’il avait obtenu 39 % des voix.

J’ai souvent cité la thèse des partis génération­nels du politologu­e Vincent Lemieux qu’il avait commencé à esquisser dans les années 1980. Je ne suis sûrement pas le seul à y avoir repensé hier.

Lemieux écrivait en 1986 : « Selon l’approche génération­nelle, le parti de la génération future [après le PQ] se définirait [...] contre la formule de gouverne du parti de la génération précédente. Il serait donc non nationalis­te et non interventi­onniste. À moins que, comme dans les années 1960, un des deux éléments de la formule soit récupéré, en l’occurrence le nationalis­me, et que se forme une espèce de nouvelle Union nationale, combinant la foi nationalis­te avec le parti pris pour le secteur privé. »

Avouez qu’il semble décrire la Coalition avenir Québec qui a pris le pouvoir lundi.

La science politique n’est toutefois pas une science exacte. Et d’autres formations politiques comme le Parti progressis­te conservate­ur, en se transforma­nt, ont réussi à se relever de revers cuisants. Mais les perspectiv­es ne sont pas roses pour le PQ.

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