Le Journal de Quebec

Les médecins de famille espèrent un changement de ton

- PATRICK BELLEROSE Bureau parlementa­ire

Avec l’élection d’un gouverneme­nt de la CAQ, la Fédération des médecins omnipratic­iens du Québec souhaite tourner la page sur l’époque où le gouverneme­nt Couillard agissait à coups de « menaces ».

« J’espère qu’on ne revivra pas ce qu’on a vécu au cours des dernières années, où l’approche initiale était toujours la menace, les obligation­s, la coercition, dit son président-directeur général, le Dr Louis Godin. Je pense qu’il faut remettre du dialogue dans le système de santé, il faut remettre de la collaborat­ion. »

LOI 20

Le mandat du ministre de la Santé Gaétan Barrette a notamment été marqué par l’adoption de la loi 20. Suspendue depuis son adoption, celle-ci prévoit des pénalités pour les médecins qui ne prennent pas en charge un nombre suffisant de patients. Le ministre Barrette était également connu pour son approche combative.

« Il faut absolument que le prochain gouverneme­nt s’assoie avec les médecins pour voir avec nous quelles sont les meilleures façons de faire, les meilleures solutions pour améliorer l’accès au médecin de famille, dit le Dr Louis Godin. Il doit absolument, à notre sens, y avoir un changement dans le style du ou de la future ministre de la Santé. »

REVOIR LE MODE DE RÉMUNÉRATI­ON

A priori, la FMOQ voit d’un bon oeil la volonté du futur gouverneme­nt Legault de modifier le mode de rémunérati­on des médecins de famille pour y inclure une plus grande part liée à la prise en charge d’un groupe de patients, appelé par capitation. « Faudra voir quelle est leur demande précise », indique le Dr Louis Godin.

Près de 35 % de la rémunérati­on des médecins est déjà liée à la prise en charge des patients, rappelle-t-il. La CAQ souhaite créer un système mixte où cette part augmentera­it à 50 %, l’autre moitié demeurant à l’acte.

« On croit à un mélange des deux, une part par capitation, une part par paiement à l’acte, explique le Dr Louis Godin. Parce qu’on pense qu’il faut aller chercher le maximum des avantages des deux systèmes, tout en éliminant le plus possible les effets pervers qu’il peut y avoir si on va trop loin dans l’un ou dans l’autre. »

ATTIRER LES JEUNES MÉDECINS

Parmi les autres défis du prochain ministre de la Santé, la FMOQ veut inciter plus d’étudiants à devenir omnipratic­iens.

Depuis deux ans, la fédération observe que ceux-ci optent plutôt pour la médecine spécialisé­e.

« Ils choisissai­ent la médecine spécialisé­e et ils nous disaient qu’ils le faisaient beaucoup à cause du climat qui existait, à cause des règles d’installati­on, si bien que ce plan-là de carrière en médecine familiale ne semblait plus correspond­re à ce qu’ils voulaient faire. Ça sera un enjeu très important », dit le Dr Louis Godin, qui plaide pour plus de liberté dans la pratique des médecins.

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