Pas besoin de quotas

Selon la radio d’état, si le Québec était un pays, nous serions 12e au monde pour le nombre de femmes élues lundi, soit 41 % des nouveaux députés. Au total, 47 % des candidats étaient des candidates. La CAQ a même présenté plus de femmes que d’hommes.

C’est fantastique. Nous avons atteint la fameuse zone paritaire.

Tout cela sans quotas. Au pur mérite.

De plus, François Legault a promis un conseil des ministres paritaire. Il ne manquera pas de bonnes candidates.

En France, depuis 17 ans, la loi exige que les partis présentent 50 % de femmes. Et pourtant, aux élections de 2017, 224 femmes ont été élues, soit 38,8 % des 577 sièges. La zone paritaire n’est pas encore atteinte même si les partis doivent payer des pénalités importantes si les quotas ne sont pas respectés.

Les Québécois ont aussi élu 14 % de candidats issus de minorités visibles, soit leur poids dans la société québécoise. Il reste beaucoup de travail à faire chez les Premières Nations.

MÊME RENGAINE

Cette victoire sur le sexisme systémique n’empêche pas le Groupe Femmes, Politique et Démocratie de continuer d’exiger des quotas au Québec.

Il faut légiférer, disent-elles, au cas où il y aurait un recul dans un futur indéterminé.

Sous-entendu : « Nous ne sommes plus victimes aujourd’hui, mais nous pourrions l’être demain. »

Ce discours prônant la vigilance permanente caractérise certains organismes militants où la résolution d’un problème est vue avec une certaine méfiance. Mieux vaut garder la porte ouverte à l’échec pour être certain d’avoir un emploi demain ?

Il faut aussi souligner qu’une femme, Donna Strickland, une Canadienne de l’université de Waterloo, est l’une des trois récipiendaires du prix Nobel de physique 2018. Elle est la troisième femme à recevoir cet honneur, la première étant Marie Curie en 1901.

Et personne n’exigeait de quotas !