Les vents ne sont pas favorables
Hier, dans cette page, Henri Marineau critiquait la décision du Parti québécois d’avoir mis l’indépendance en veilleuse, le temps de cette élection. Que se serait-il passé si cette question avait été au coeur de sa campagne électorale ?
Au lieu de rester à la maison pour plusieurs d’entre eux (un phénomène que Jean-marc Léger, le réputé sondeur, a dénommé fort judicieusement « déprime à l’urne »), les anglophones, les allophones et les fédéralistes anxieux se seraient précipités en plus grand nombre dans les bureaux de vote pour barrer la route au PQ, avec la conséquence que le Parti libéral serait peut-être au pouvoir aujourd’hui.
Il n’aurait pas obtenu l’appui seulement du quart des Québécois, mais de plus du tiers d’entre eux (le pourcentage que les sondeurs auraient prédit, plus la prime à l’urne).
Les régions traditionnellement rouges le seraient restées. Le PQ aurait peut-être fait élire quelques députés de plus, au détriment de la Coalition avenir Québec et de Québec solidaire, mais aurait tout de même été battu à plate couture. Pourquoi ? Parce que les Québécois, pour la plupart, ne veulent pas d’un référendum sur l’indépendance.
Il faut se faire une raison, M. Marineau, les vents ne sont pas favorables. Il faudra être patient, très patient. Un jour, peut-être, dans 25 ou 50 ans, une nouvelle jeunesse en fera l’affaire d’une vie, et tout sera alors possible. Nous ne serons plus là, tant pis. D’ici ces vents favorables, jouer les Martine Ouellet serait proprement suicidaire. Le PQ serait pourtant si utile au pouvoir, à travailler aux conditions gagnantes. Mais tant que les forces nationalistes, déjà en minorité, seront divisées, oublions cela.