Le Journal de Quebec

Les Américains incapables de gérer leur production

- DIANE TREMBLAY

Le président de La Coop fédérée, Ghislain Gervais, estime que les concession­s accordées par le gouverneme­nt fédéral en matière de gestion de l’offre sont le résultat du manque de volonté des Américains de gérer leur propre production.

« Nous sommes inquiets des impacts qu’auront ces concession­s sur le développem­ent des régions du pays », a réagi M. Gervais, qui dirige la plus importante entreprise agroalimen­taire au Québec avec un chiffre d’affaires de 6,3 G$. Selon lui, ni les consommate­urs canadiens ni les producteur­s de lait américains ne vont sortir gagnants de cet accord.

MANQUE DE VOLONTÉ

« Les problèmes de production laitière américaine ne sont pas liés au marché canadien. Les problèmes de l’industrie américaine découlent de leur incapacité ou de leur manque de volonté à gérer leur production. Malheureus­ement, ce sont les producteur­s sous gestion de l’offre qui vont en subir les dommages collatérau­x », a-t-il ajouté en entrevue, hier.

Les concession­s allouées dans le cadre de l’accord États-unis-mexiqueCan­ada (AEUMC) vont générer des pertes pour les producteur­s de lait d’au moins 190 M$ annuelleme­nt, auxquelles vont s’ajouter les 260 M$ liés au Partenaria­t Trans-pacifique et à l’accord économique et commercial global avec l’union européenne.

Ces conséquenc­es ne tiennent pas compte de l’engagement du Canada d’éliminer la classe 7 concernant le lait diafiltré qui pourra continuer d’entrer librement au Canada.

PRODUCTEUR­S DE VOLAILLE

Dans le cas des producteur­s de volailles, les concession­s se traduiront par un accès additionne­l au marché canadien de 12 millions de kilos d’ici la fin de l’entente, au bout de 16 ans. Pour le président des Producteur­s de poulet du Canada, Benoît Fontaine, cela représente l’équivalent de 24 fermes familiales.

« Ce sont des fermes qui ne verront pas le jour. C’est ça l’impact », a déclaré M. Fontaine.

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